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Entretien exclusif

Mame Rokhaya LO est la première femme commandant une FPU sénégalaise (Unité de force de police) au niveau de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo). Elle est également la première et la seule femme pilote dans la gendarmerie du Sénégal mais surtout dans l’armée sénégalaise. Dans cette interview accordée au magazine, elle est revenue notamment sur son parcours, son choix pour la gendarmerie nationale sénégalaise et surtout sur le rôle majeur que doivent jouer les femmes au sein de nos forces de Défense et de Sécurité.

Qui est Mame Rokhaya LO ?

Mame rokhaya LO est un officier de la Gendarmerie Nationale sénégalaise mariée et mère de 2 enfants.

 Rien ne se donne, il faut se battre et croire en ses rêves. 

Pourriez-vous revenir sur les grandes lignes de votre parcours de formation ?

Titulaire d’un bac scientifique S2, je suis un produit de l’école publique sénégalaise (CEM Tijani pikine, Lycées Limamoulaye et Delafosse).

En 2011, j’ai intégré la Gendarmerie par voie de concours en admission sur titre avec un master 2 en commerce et management des affaires internationales (Faculté des sciences économiques et de gestion, Université Cheikh Anta DIOP).

J’ai effectué plusieurs formations militaires au sein de l’institution et une formation en pilote d’avion ultra léger.

Sur autorisation du commandement, j’ai fait cette année un master 2 en Genre et consolidation de la paix à la Faculté des sciences juridiques et politiques, UCAD.

Qu’en est-il de votre parcours professionnel ?

A l’issu de la ma formation, j’ai servi 1 an à la compagnie de Rufisque comme officier adjoint avant de réussir un concours pour devenir pilote . J’ai fait 5 ans à la section aérienne dont 2 ans et demi comme chef de la section.

En juin 2019, j’ai été affectée à l’état-major comme chef de la division admission mobilisation cumul division genre.

Depuis janvier 2020, je suis devenue chef de la division du Genre et de la Mixité.

Depuis Novembre 2021, j’ai rejoint la Monusco comme commandant de la SEN FPU 2.

Je suis un produit de l’école publique sénégalaise.

Pourquoi avoir porté votre choix sur la gendarmerie?

C’est une institution qui m’avait marqué depuis mon enfance lors du grand  Magal  de Touba. Après mes études, je me suis tournée vers cette institution remplie de valeurs même si ce n’était pas un rêve d’enfance.

Et si c’était à refaire ?

Je vais encore choisir la Gendarmerie.

Vous êtes la Commandante de la Sen FPU 2 au niveau de la MONUSCO. Nos vives félicitations et encouragements!

Merci beaucoup c’est un honneur !

En tant que première femme commandant une FPU Sénégalaise, que pensez-vous de la présence des femmes dans les missions de la paix?

La présence des femmes dans les missions de paix est une très bonne chose car elles doivent contribuer à la consolidation et au maintien de la paix. Les femmes Casques Bleus apportent une dimension supplémentaire qui se matérialise par notamment leur capacité à comprendre et à accompagner les femmes et jeunes filles, victimes d’abus. Elles sont également source de motivation et d’inspiration pour ces dernières à tel point que certaines d’entre elles finissent par s’engager dans les rangs de la police de leurs propres pays.

Quelles sont vos missions au quotidien ?

Conformément au mandat de la Monusco :

  1. Contribuer à la protection des civils (patrouilles, sensibilisation, etc.) ;
  2. Protéger le personnel et les biens des Nations Unies ;
  3. Appuyer la stabilisation et le renforcement des institutions de l’état en république démocratique du Congo ainsi que les principales réformes.

L’implication des femmes dans les secteurs de la défense et de la sécurité ne doit pas s’inscrire dans une démarche de réparation ou de compensation…

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre nouvelle fonction ?

Le fait de savoir que je peux participer à la recherche de solutions pour une paix durable. J’ajouterais qu’ en occupant cette fonction, je peux inciter les femmes à y croire..

Mère de famille et Commandante d’une FPU de la MONUSCO : Est-ce aisé de concilier les deux ?

Avec l’aide de la famille, on arrive à concilier les deux, mais c’est aussi des sacrifices à faire.

Considérez-vous qu’il doit y avoir plus de femmes sous les drapeaux ? Si oui pourquoi ?

Oui car l’implication des femmes dans les secteurs de la défense et de la sécurité ne doit pas s’inscrire dans une démarche de réparation ou de compensation comme pour corriger une injustice mais plutôt s’inscrire dans une démarche de développement et être perçue comme une VALEUR AJOUTEE aux capacités et à l’efficacité des Forces Armées.

Je dirais aux femmes de croire en leurs potentiels et de briser le plafond de verre.

Quels sont vos conseils à l’endroit des femmes qui souhaitent s’engager dans l’armée ?

Je dirais aux femmes de croire en leurs potentiels et de briser le plafond de verre. Elles ont leur rôle à jouer pour faire face aux impératifs sécuritaires.

Votre message à l’endroit des jeunes en quête de vocation ?

De ne pas baisser les bras car l’avenir appartient à la jeunesse. Rien ne se donne, il faut se battre et croire en ses rêves.


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Santé : Scoliose idiopathique de l’adolescent

La scoliose idiopathique (SI) est une déformation tridimensionnelle rare de la colonne vertébrale affectant les enfants avant l’âge de 10 ans qui évolue avec l’adolescence, la cause  et la prévalence sont encore inconnue. La croissance pendant l’enfance et la puberté ont une influence majeure sur l’évolution de la courbure de la colonne vertébrale. La scoliose dans la petite enfance est difficile en raison de l’impact de la croissance et de l’hétérogénéité de la maladie. L’ampleur de la scoliose est mesurée par radiographie. Elle est définie comme un angle de courbure de la colonne vertébrale supérieur à 10° aussi appelé angle de Cobb.

Progression de la scoliose

Selon l’histoire naturelle de la scoliose idiopathique, on note une aggravation plus importante de la courbure pendant les périodes de poussée de croissance, en particulier au début de la puberté. Cette croissance rapide peut s’accompagner de multiples conséquences comme :

  • Une déformation de la cage thoracique
  • Une dysfonction pulmonaire restrictive
  • Un déficit de développement de la colonne vertébrale

Les cliniciens et les patients doivent être conscients du risque de progression de la courbe. Compte tenu des retentissements fonctionnels et psychologiques à l’âge adulte, une intervention précoce est d’une grande importance pour ces patients. Le but de l’intervention en phase précoce est d’empêcher la progression de la courbe.

Traitements chirurgical et conservateur

Le traitement de la scoliose est complexe. Il peut être conservateur avec de la prise en charge kinésithérapique et par corset (polyéthylène ou plâtre). Le corset joue un rôle important dans le traitement conservateur. Dans les formes les plus graves une intervention chirurgicale est nécessaire.

La chirurgie est conditionnée par la progression de la scoliose et/ou par le développement d’une déformation de la cage thoracique. Elle est indiquée chez les patients atteints de scoliose progressive avec un angle de déformation supérieur à 50°. Dans le traitement chirurgical les gestes de préservation de la croissance sont devenus indispensables. La chirurgie de fusion vertébrale primaire ou spondylodèse ne doit pas être pratiquée tôt dans l’enfance car elle entraverait ou même arrêterait la croissance vertébrale et thoracique restante.

L’utilisation de la kinésithérapie est un élément crucial du traitement conservateur de la scoliose et doit être initiée lorsque des déformations légères (angle de Cobb inférieur à 20°) sont présentes.

En cabinet on peut recevoir le patient chez qui juste une rééducation est prescrite ou en postopératoire. Dans les deux cas les objectifs sont de stabiliser la colonne vertébrale et les muscles du tronc et de prévenir les déficiences fonctionnelles secondaires. Les exercices n’ont pas d’inconvénients évidents et peuvent également atteindre d’autres objectifs importants tels que l’amélioration du contrôle neuromoteur, de la fonction respiratoire. Les exercices peuvent également faciliter une meilleure croissance des vertèbres en réduisant l’effondrement postural.

Les exercices spécifiques à la scoliose permettent de réduire la durée de port du corset mais aussi de diminuer l’angulation de ce dernier. Ils peuvent également retarder ou empêcher la chirurgie.

Conclusion

Ainsi, une gestion réussie de la scoliose idiopathique de l’adolescent dépend d’une bonne et étroite coopération multidisciplinaire de tous les professionnels de santé impliqués. Parmi ces acteurs de la santé on peut citer les médecins, les kinésithérapeutes, les chirurgiens orthopédistes, les orthésistes, les pneumologues (dans les cas de déformation thoracique grave), les nutritionnistes.

Les stratégies conservatrices, telles que la kinésithérapie et le corset, peuvent retarder le temps de la correction chirurgicale qui est souvent nécessaire.

Un traitement conservateur précoce est utile. En plus du corset, les preuves actuelles suggèrent que l’exercice peut jouer un rôle important.

Pour les patients dont l’angle de Cobb est inférieur à 20°, de nombreux médecins peuvent recommander une approche attentiste avec des visites régulières. Cependant, la déformation peut s’accentuer très rapidement chez certains patients et surtout chez les femmes. Les retentissements psychosociaux à l’âge adulte augmentent significativement si la scoliose dépasse un seuil critique de 30°. Par conséquent, les interventions précoces peuvent être d’une grande importance pour améliorer la qualité de vie.

Quelques recommandations

1- Les parents doivent être attentifs à la posture de leurs enfants et les corriger.

2- La scoliose est souvent asymptomatique. Habituellement l’enfant ne se plaint de rien, c’est pourquoi une inspection systématique du dos est recommandée une fois par an chez les enfants et les adolescents. 

3- Rechercher une éventuelle asymétrie du pli de la taille et des épaules est signe d’une scoliose.

4- Si l’enfant se penche vers l’avant jambes tendues, rechercher une gibbosité (déformation du dos en forme de bosse) dans le haut du thorax.

5- La pratique d’une activité physique régulière même à faible intensité permet de garder une bonne capacité cardiorespiratoire et ainsi de prévenir les douleurs liées à la scoliose.

Vincent Mansour SYLLA – Kinésythérapeute du Sport

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Développement personnel : Le manque

Vous n’avez pas de travail ? Vous n’avez jamais été marié ? Vous n’avez pas d’enfant ? Vous êtes orphelin ?…Un manque peut constituer une véritable source de faiblesse pour la personne qui, dans la plupart des cas,  aura tendance à considérer son manque comme une faille qui la poussera à le mettre en avant de ses actions et pensées jusqu’à en oublier ses acquisitions.

On souhaite toujours obtenir telle ou telle chose qui, selon notre entendement, nous aiderait à améliorer nos conditions de vie et notre confort… Et pourtant, dès son obtention, cette chose semblera si abstraite que nous aurons tendance à poursuivre notre quête en créant un nouveau besoin.

L’acceptation de notre réalité

Nous avons des destins dissemblables qui nous attribuent des vies différentes à plusieurs niveaux. Nous ne parcourons pas les mêmes sentiers et avons parfois une histoire qui nous impose un parcours qui s’éloigne des standards de réussite imposés par la société.

Certaines choses peuvent ne pas nous être destinées et malgré toutes les batailles qui seront menées, elles ne se produiront pas dans nos vies. Il convient donc à un certain moment, de se faire une raison et d’accepter.

L’acceptation passe par une analyse macroscopique de l’environnement direct ou indirect pour reconstituer les expériences et voir réellement où on se situe. Ensuite, il conviendra d’évaluer l’impact de ce manque dans notre vie pour mesurer l’importance réelle de cette absence.

Pour finaliser le processus d’acceptation, il faudra s’identifier au groupe auquel on appartient pour savoir que nous ne sommes pas seul dans cette situation et élaborer son projet d’avenir sans cet élément dans notre vie.

Les inconvénients liés à la mauvaise exploitation de son manque

Les nombreux objectifs que nous nous fixons nous obligent à vouloir obtenir les « fondamentaux » et à valider un parcours classique qui nous fera appartenir à une certaine classe de la société.

Nous avançons donc en voulant cocher toutes les cases et dès qu’un élément manque à l’appel, nous stagnons et activons la perte d’estime de soi ainsi qu’une remise en cause totale de nos capacités car hélas, nous avons tendance à vouloir rechercher notre responsabilité dans tous les événements de nos vies.

Un manque peut nous pousser à oublier nos réussites et pire, il peut saper notre moral et être à l’origine d’une dépression. Certains vont jusqu’à envenimer la situation en faisant déteindre les conséquences d’un seul manque sur l’ensemble de leur vie, allant jusqu’à détruire certaines de leurs réalisations.

Une obstination à vouloir aller à l’encontre de son destin entraîne un épuisement émotionnel qui poussera l’individu à une irritabilité hors norme qui pourra créer la perte de plaisir, le relâchement, l’amertume ou la jalousie. Ces facteurs pourront altérer la vie sociale, familiale et professionnelle de l’individu.

La prise en compte de nos acquisitions

En lieu et place de la recherche interminable des éléments dont nous ne disposons pas ou plus, nous devons parfois nous arrêter et faire l’inventaire de nos réalisations et profits afin de mesurer pleinement les objectifs que nous avons pu atteindre jusque-là.

Évaluer nos acquisitions a un impact direct sur la confiance en soi car cela nous permet de nous rendre compte des points positifs de notre vie. 

Au-delà de cette prise de conscience, l’évaluation de nos réalisations ouvre une solution alternative pour combler le gap lié au manque. En effet, en s’attardant sur ce dont nous disposons, nous arrivons à identifier nos points forts qui pourront nous permettre d’avoir une reconnaissance et de mieux résister au manque.

L’adaptation de nos besoins à nos possessions

Nous sommes responsables de ce que nous maîtrisons et n’avons aucune marge de manœuvre sur les éléments qui ne dépendent pas de nous. Par conséquent, la meilleure solution pour avoir un contrôle sur notre stabilité est de nous concentrer sur la gestion des éléments à notre disposition.

Chacun a en sa possession des réussites capables de lui faire tirer des avantages de son parcours. Il faut par conséquent, bien exploiter nos acquis en faisant tourner nos projets et actions autour des opportunités présentes.

L’erreur à ne pas commettre dans une vie est de baser ses réussites ou son épanouissement sur les modèles d’autres personnes. Nous pourrons tous arriver à la ligne d’arrivée en empruntant des trajectoires différentes donc sachons que la réussite d’une vie s’écrit de façon personnalisé peu importe les bagages et l’accompagnement qui s’y rattachent.

A un moment donné, il faut accepter de vivre notre vraie vie et pas celle qu’on avait imaginé. Cela requiert une analyse orientée de nos perceptions et réalités pour redéfinir les bases de notre existence et obtenir une qualité de vie saine et positive.

Certains n’y arriveront pas facilement car la cartographie du chemin traversé peut s’avérer chaotique et intemporelle, les difficultés auront laissé beaucoup de dégâts derrière elles mais seule la volonté de changer suffit pour espérer voir la lumière au bout du tunnel.

Coach Fatouma SECK DIAGNE – Directrice de La Touche