Santé : La maladie d’Osgood Schlatter

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Santé : La maladie d’Osgood Schlatter

La maladie d’Osgood Schlatter provient de la traction excessive du tendon rotulien sur son attachement sur la tubérosité tibiale antérieure, ce qui provoque des douleurs à la face antérieure du genou. Elle cause des changements dans le noyau d’ossification de l’épiphyse de croissance de l’os. Elle est décrite comme des douleurs de surutilisation liée à la croissance car les muscles et les tendons ne suivent pas la même croissance que l’os.  Sa prévalence varie entre 21% chez les jeunes sportifs et 4,5 % chez les non sportifs. L’apparition de la maladie se fait entre 8 et 13 ans chez les filles et entre 12 et 15 ans chez les garçons. Les syndromes sont bilatéraux dans 30% des cas.

Mécanisme :

Il s’agit d’un déséquilibre entre l’exercice physique et la charge sur les tissus et le temps de récupération. Chez le jeune sportif les tissus apophysaires sont vulnérables à la surutilisation ce qui cause des blessures par fissuration le long des fibres qui ancrent le tendon rotulien à la tubérosité tibiale.

Facteurs de risques :

Les facteurs de risques de cette pathologie sont nombreux. Il y a des paramètres sur lesquels on peut jouer pour diminuer leur incidence ainsi que d’autres paramètres non modifiables.

Certains sports prédisposent à cette pathologie car ils augmentent les contraintes sur le tendon rotulien par exemple le basketball, le volleyball, le football, la course à pied.

  • Les facteurs non modifiables sont : le sexe, l’âge, la taille (la croissance rapide), le poids, les antécédents de blessures, l’alignement entre le fémur et la rotule.
  • Les facteurs d’ordre mécaniques sont quant à eux modifiables comme le programme d’exercice physique, la fréquence et l’intensité des exercices physiques hebdomadaires.

D’autres facteurs peuvent aussi conduire à cette pathologie comme les tensions et les raideurs articulaires et  musculaires, les limitations de la diversité des activités et le manque de stabilité du tronc.

Conséquences :

1) Fracture d’avulsion de l’os chondral de la tubérosité tibiale; 2) Les blessures de ce type vont provoquer des troubles de la croissance; 3) Persistance des douleurs qui vont occasionner des gènes à l’âge adulte; 4) Arrêt du sport et désadaptation totale du sportif; (5) Stress du tendon rotulien sur le noyau d’ossification secondaire.

Imagerie :

La radiographie aide pour poser le diagnostic en comparaison avec le côté sain. Elle peut permettre de visualiser les fragmentations du centre d’ossification.

L’IRM est plus sensible pour observer les changements des tissus mous.

Prise en charge :

Souvent on note une déformation de la tubérosité tibiale antérieure avec des douleurs à la palpation, à la flexion du genou et à la contraction résistée.

Les objectifs de la prise en charge sont d’atténuer les douleurs et de permettre à l’enfant de reprendre un sport avec le moins de gêne possible. Souvent les symptômes persistent mais finissent par disparaitre.

  • L’utilisation d’antalgiques et des anti-inflammatoires non stéroïdiens sont nécessaire dans un premier temps.
  • Arrêter l’activité physique pendant quelques semaines voir quelques mois suivant la gravité. L’arrêt de la compétition est aussi nécessaire.
  • Baisser les charges imposées au genou affecté pour permettre la cicatrisation du tendon et de la tubérosité tibiale.
  • Modifier l’activité pour permettre à l’enfant de rester actif. Le vélo et la natation peuvent être prescrits.
  • Etablir un programme de renforcement musculaire, d’assouplissement et de gainage.
  • Mettre de la glace après l’activité.

Dans la maladie d’Osgood la prise en charge chirurgicale est rarement nécessaire.

La mise en place d’un plâtre n’a pas montré son efficacité.

Prévention :

L’objectif de la prévention est de diminuer les risques de blessures chez les enfants.

  • Le professionnel de santé doit travailler en étroite collaboration avec l’entraineur et le préparateur physique pour être plus efficace dans la prévention de ce type de pathologie.
  • L’enfant doit suivre un programme d’exercice adapté pour renforcer son genou.
  • Adapter l’activité physique en fonction de l’âge de l’enfant et lui permettre de récupérer.
  • Préparer la transition des jeunes sportifs entre deux catégories  d’âges différents.
  • Adapter les programmes d’exercice des jeunes sportifs qui sont sélectionnés dans les centres de formation parce que la fréquente et l’intensité des entrainements vont augmenter comparé à leur pratique habituelle.

Conclusion :

La tubérosité tibiale peut être hypertrophiée et peut causer des inconforts à l’âge adulte pour  s’agenouiller. Il existe plusieurs autres types de douleur d’apophysite de croissance qui sont retrouvées chez l’enfant. Faisons attention à la spécialisation sportive hâtive de nos enfants, laissons leur le temps de découvrir  et de pratiquer plusieurs sports.

Vincent M. Sylla – Kinésithérapeute du Sport

Sources :

Hannah N. Ladenhaufa, Gerd Seitlingerb, and Daniel W. Greenc: « Osgood–Schlatter disease: a 2020 update of a common knee condition in children »

Suraj Achar, Jarrod Yamanaka : « Apophysitis and Osteochondrosis: Common Causes of Pain in Growing Bones », 2019 May 15

Aiko Tsushima, Toshiaki Oda, and Masaru Kaga : « The Passive Mechanical Properties of Muscles and Tendons in Children Affected by Osgood-Schlatter Disease Shota Enomoto »