Développement personnel : L’impuissance apprise

Développement personnel : L’impuissance apprise

Durant notre parcours, il peut arriver que nous traversions des périodes de perte d’estime de soi allant jusqu’à une désorientation pouvant créer des obstacles dans notre fonctionnement et notre évolution. Nous ne comprenons pas toujours la raison de ce changement interne qui fait que nous n’arrivons plus à avancer et à réaliser ces chantiers qui nous passionnaient auparavant et pour lesquels nous restons impuissants.

L’essence de la réflexion relative à cet état de fait est à rechercher dans le parcours et les expériences de la vie car souvent, nos agissements sont les résultats de nos apprentissages ou désaccoutumances.

Parfois, certaines difficultés nous poussent à faire des efforts hors normes afin de nous surpasser et de relever les défis qui se présentent à nous, et après les efforts, nous attendons le réconfort à travers des retours positifs et un accompagnement de notre entourage qui nous donnera de l’espoir pour aller de l’avant. Mais quand le contraire se produit, nous pourrons, en fonction de nos sensibilités et besoins de reconnaissance, être confrontés à un relâchement qui nous conduira à l’impuissance apprise.

Les efforts non récompensés

Depuis l’enfance, nous nous attendons à ce que chacune de nos bonnes actions soit félicitées ou encore productives à plusieurs niveaux. Par conséquent, nous cultivons ce besoin de résultats et de reconnaissance à travers toutes nos démarches mais il arrive parfois que la vie nous joue des tours et que nous n’atteignons pas nos objectifs malgré tous les efforts fournis. Ces manquements peuvent découler d’un défaut de préparation ou encore de plusieurs autres facteurs selon les milieux d’évolution.

Milieu professionnel : un style de management basé sur une organisation autoritaire visant à se focaliser sur les échecs plutôt que les succès, peut pousser le manager à ne se prononcer que lorsqu’un travail est insuffisant ou mal fait. Cet effet aura tendance à exposer l’employé aux critiques à chaque fois qu’il y aura une fausse note et à un silence ou une ignorance des efforts fournis.

Milieu familial : les soucis de la vie et les difficultés relationnelles peuvent entraîner des échanges compliqués qui poussent les membres d’une même famille à ne plus se complimenter en cas de réussite ou de succès de l’autre. Cela peut également se manifester par un manque de soutien parental ou un déficit de reconnaissance qui entraîne un sentiment d’insécurité et d’injustice favorisant un manque d’implication dans les activités et évènements familiaux.

Milieu social : Nous savons tous que nous pouvons parfois être confrontés à des difficultés d’exécution qui nous font perdre plusieurs batailles. Quand les échecs sont répétitifs, il arrive que nous soyons la risée d’attaques et de jugements qui nous endurcissent et nous transforment. A cela s’ajoutent les relations instables et malintentionnées qui pullulent autour de nous et qui peuvent nous faire manquer de soutien dans certains moments où on en a le plus besoin.

Les répercussions

Quand tout ne se passe pas comme prévu et que les échecs s’accumulent, cela peut entraîner un manque d’estime de soi et une dévalorisation de nos actions car malgré tous les efforts fournis, on n’arrive pas à atteindre le but fixé.

La personne qui subit ces pratiques est vulnérable et arrive à croire qu’elle n’est pas capable de réussir dans ses entreprises et qu’elle n’est bonne à rien. Quand les jugements et le manque d’intérêt sont intenses et répétés, cela peut être une source de souffrance qui installera un sentiment de mal être profond.

Ce mécanisme lié à la prise en compte de ses échecs ou des jugements autour conduit à un renoncement et c’est cela qui détruit la confiance en soi car nous nous croyons incapables d’y arriver. Nous nous relâchons et n’avons plus cette envie de continuer à nous battre pour cette réussite professionnelle ou cette implication familiale, ou encore cette réalisation sociale.

C’est là où commence l’impuissance apprise qui se traduit par le fait de croire ce que les autres disent ou pensent de nous jusqu’à généraliser le sentiment d’incompétence dans toutes les tâches. Nous nous référons aux blocages et à nos échecs pour nous conforter dans l’idée de notre incapacité à réussir.

En faisant face à cette situation, on s’expose aux risques psychosociaux (RPS) qui peuvent découler sur une symptomatologie proche de la dépression et de l’abandon de soi. On n’a plus de vision, ni de créativité et on arrive à un stade de démotivation qui nous pousse à ne plus performer. In fine, nous arrivons à apprendre à être incompétents.

La solution

Dans nos différentes missions, nous mettons en place un certain nombre d’objectifs que nous souhaitons atteindre et le seul résultat attendu est la réussite dans nos démarches et l’effet positif qui s’en suivra. Tout ceci peut être résumé par les besoins d’accomplissement et de reconnaissance dont l’homme est appelé à satisfaire dans la pyramide de Maslow.

Toutefois, il est important de savoir que dans toute nouvelle aventure, la première force à travailler est l’appétence au risque qui consiste à prévoir deux options : la réussite ou l’échec.

Ensuite, il est important d’être résilient et de savoir se relever ou réorienter son parcours en cas d’échec. Ceci est une force non négligeable qui permet à la personne de mieux se connaître à travers les épreuves. Par conséquent, à force de trouver des solutions aux blocages, on arrive à renforcer notre stratégie pour nous rapprocher des objectifs.

Il est également opportun de cerner et d’identifier les profils autour de nous pour ne plus revendiquer ce besoin de reconnaissance. En effet, l’avis des autres peut compter dans le cadre d’une critique constructive qui aide à s’améliorer mais dans le cas contraire, il ne faut pas être réceptifs à tous les jugements.

Cela aide fortement à avancer avec ses convictions et à cultiver la conscience de soi en maîtrisant son potentiel, ses qualités et les compétences requises pour faire face aux différentes situations. Et surtout il faut arriver à panser ses blessures au fur et à mesure du trajet car les difficultés non résolues et les échecs non décortiqués deviennent des fardeaux lourds à porter.

Coach Fatouma SECK DIAGNE Directrice de La Touche 


Laisser une réponse