Des droits humains pour la dignité humaine

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Des droits humains pour la dignité humaine

En tête de la Charte des droits fondamentaux, le mot nouveau de « dignité » apparaît. Ce droit à la dignité se décline ensuite en termes de droit à la vie, de bioéthique, d’interdiction de la torture et de lutte contre la traite d’êtres humains.

En droit international, la notion de dignité de la personne humaine a été introduite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 en son article 1er. Ce texte reconnait que tous les êtres humains possèdent une dignité inhérente et qu’ils naissent libres et égaux en droits et en dignité.

A ce titre, la dignité de la personne humaine est le principe selon lequel une personne ne doit jamais être traitée comme un objet ou comme un moyen, mais comme une entité intrinsèque. Elle mérite un respect inconditionnel, indépendamment de son âge, de son sexe, de son état de santé physique ou mentale, de sa condition sociale, de sa religion ou de son origine ethnique.

Il est ainsi relevé une suite de droits et d’interdictions qui amènent à considérer que la dignité désigne le fait que la personne humaine doit être respectée pour ce qu’elle est, indépendamment de sa position sociale, économique ou morale.

La dignité, un attribut inhérent à la personne humaine

Reconnaitre la dignité humaine, c’est reconnaitre à l’être humain douée de « raison et de conscience » une place à part. L’être humain n’est pas mû par des instincts ou pulsions qui détermineraient son action, mais qui peut user de sa raison pour penser, décider, choisir et agir. Il a conscience de ses actes par lesquels il engage sa liberté et sa responsabilité. Affirmer la dignité humaine confère à toute vie humaine une dimension morale. Tout projet d’éducation accorde nécessairement une attention prioritaire à ce qui aide à promouvoir la dignité et la croissance en humanité.

La dignité caractérise tout être humain et interdit par conséquent toute forme de discrimination. Elle perdure au-delà de situations où elle apparait dégradée, soit en raison de conditions extérieures mauvaises soit en raison de comportements indignes. La société est appelée à prendre soin de la dignité de chacun, égale au-delà de toutes les contingences.

Quelques droits attachés à la réalisation du droit à la dignité

Primo, la dignité appelle le droit à la vie proclamé par l’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui protège l’accès à la vie et interdit que quiconque en soit arbitrairement privé. A la suite de ce texte, l’article 6 du Pacte relatif aux Droits Civils et politiques dispose que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine » en ce qu’il se définit comme la prérogative de chaque homme d’exister comme tel une fois venue au monde. En cela, il concerne la première partie de la vie, soit le droit de naitre ou non, et la dernière extrémité de la vie, soit le droit de mourir ou non.

Secundo, le droit à un logement convenable vise celui de vivre en un lieu dans la sécurité, la paix et la dignité. En cela, il recouvre des libertés afférentes, entre autres, à la protection contre les expulsions forcées et la destruction ou la démolition arbitraire de son logement ; au droit de ne pas subir d’ingérences arbitraires dans son logement, sa vie privée ou sa famille ainsi qu’au droit de choisir sa résidence, de décider du lieu où l’on souhaite vivre et de circuler librement. De même, ce droit implique aussi bien la sécurité d’occupation que l’accès sans discrimination et dans des conditions d’égalité à un logement convenable.

Ce droit occupant une place centrale dans le système juridique international nécessite une des actions vis-à-vis des personnes qui ne sont pas convenablement logées. Cela vise l’ensemble des personnes connaissant des conditions qui mettent en péril leur vie ou leur santé, dans des bidonvilles ou dans d’autres conditions qui attentent à leurs droits fondamentaux et à leur dignité.

Tertio, pour les êtres humains, l’égalité est le principe qui fait que tous doivent être traités de la même manière, avec la même dignité, qu’ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs. En disposant que « la loi doit être la même pour tous », l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen reste favorable à l’idée selon laquelle les personnes dans la même situation doivent être traitées de manière identique.

Il importe pour tous les pays de promouvoir et d’atteindre l’égalité des sexes afin d’éliminer la discrimination sexiste envers les femmes et les filles, ainsi qu’envers les hommes et les garçons, dans les dimensions sociale, culturelle, politique et économique de la vie. L’égalité des sexes garantit que toute personne, homme ou femme, peut participer activement et fructueusement au développement de sa vie, de sa communauté et de la société, sans subir de discrimination au seul motif qu’elle est un homme ou une femme. C’est dans ce sillage que s’inscrit la loi sénégalaise n 2010-11 du 28 mai 2010 institue la parité absolue homme – femme. L’article 1er de cette loi indique que « la parité homme – femme est instituée au Sénégal dans toutes les institutions totalement ou partiellement effective.

Quarto, il convient de relever l’importance du respect des libertés individuelles telles que la liberté de religion, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de presse, le droit d’accès à la justice et le droit à un procès équitable.

Au Sénégal, l’article 7 de la Constitution dispose que « la personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. Il ajoute que « le peuple sénégalais reconnait l’existence des droits de l’homme inviolables et inaliénables comme base de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde.

En définitive, la réalisation de la dignité humaine implique la protection des libertés susvisées en plus de la reconnaissance effective, entre autres, des droits à la vie, à l’égalité et à un logement convenable.

Khadime SENE – Éducateur Spécialisé