Santé : La prévention des chutes chez la personne âgée
Les chutes représentent un problème considérable pour les patients et les systèmes de santé. Compte tenu du vieillissement de la population dans le monde, l’incidence des chutes continue d’augmenter. La chute après une perte de l’équilibre est un phénomène très fréquent chez la personne âgée et il intervient souvent lors de la marche en présence d’un élément extérieur qui la provoque.
Selon les données de l’OMS, les chutes sont la deuxième cause mondiale de décès par blessure accidentelle, d’où l’importance de la prévention. Environ 30% des personnes de plus de 65 ans et 50% de plus de 80 ans chutent au moins une fois par an. Les capacités d’adaptation à la chute sont meilleures chez les personnes âgées actives et dynamiques que chez les personnes âgées dépendantes. Les femmes ont un risque de chute plus élevé que les hommes avec un pourcentage plus élevé de fractures de hanche. L’une des conséquences les plus observées après une chute est la perte d’autonomie qui devient un handicap chez la personne âgée.
Facteurs de risques :
L’étiologie des chutes est multifactorielle. L’âge (plus de 80 ans), et l’histoire d’une chute précédente sont les marqueurs les plus utilisés. Selon la haute autorité de santé (HAS) le risque de chute augmente avec :
- le nombre de maladies spécifiques telles que la maladie d’Alzheimer,
- les troubles locomoteurs et neuromusculaires (force diminuée au niveau des hanches, genoux, chevilles),
- les troubles de la marche (anomalies et vitesse) secondaire à une maladie de Parkinson, à un accident vasculaire cérébral (AVC),
- un équilibre postural et/ou dynamique altéré avec en particulier un problème au niveau des pieds modifiant la stabilité habituelle,
- une réduction de l’acuité visuelle,
- une prise de plusieurs médicaments.
- Les facteurs de risques environnementaux : le carrelage est très dangereux pour les sujets âgés qui ont tendance à glisser et à tomber. La majorité des chutes se font dans les toilettes.
- Les facteurs de risques sociaux : par exemple en Afrique les sujets âgés font moins de chute en journée car ils sont toujours entourés. La chute intervient beaucoup la nuit ou lors de la toilette. Contrairement dans les pays développés où les personnes âgées vivent seules le plus souvent et les tâches sont faites par elles-mêmes. L’habillement rentre également en jeu en Afrique car la plupart du temps et surtout chez les femmes âgées les vêtements sont amples et trainent au sol d’où le risque de marcher dessus et de chuter.
- On peut aussi noter les facteurs comportementaux comme la consommation d’alcool, la sédentarité et la malnutrition.
Afin d’évaluer le risque dans la population âgée il est nécessaire de réaliser quelques tests en cours de consultation :
- Time up and go : aide à déterminer en 20 secondes le risque de chute. Le patient doit se lever d’une chaise et marcher 3 mètres, faire demi-tour pour revenir s’asseoir. Il permet d’apprécier l’équilibre, la force musculaire des membres inférieurs, la vitesse de marche, les capacités de compréhension des consignes relativement simple.
- Tenir en équilibre sur une jambe : tenir au moins 5 secondes.
- Poussée sternale : un déséquilibre à la poussée est prédicteur de risque de chute.
- Walking and talking test : les personnes âgées fragiles s’arrêtent de marcher lorsqu’elles sont sollicitées sur un autre domaine d’attention.
Prévention des chutes :
Les conséquences de la chute de la personne âgée sont multiples. Les chutes sont la première cause de fracture chez la personne âgée. Elles peuvent être sévères avec des hospitalisations et des risques de complications.
Les fractures les plus courantes sont celles du poignet, de l’humérus (du bras), du col du fémur.
Le syndrome post-chute est caractérisé par une réduction de l’activité, une perte de la masse musculaire, des difficultés à se déplacer conduisant à une perte d’autonomie.
L’activité physique constitue l’un des principaux moyens de prévention des chutes chez la personne âgée.
Un programme d’exercice même modéré de réentrainement de la force et de l’équilibre réduit considérablement le risque de chute par une amélioration de la mobilité, de la force musculaire et une meilleure préservation des fonctions physiques et mentales.
Dans une étude du 11 novembre 2021 de Michal Elboim Gabyzon l’entrainement par intervalles en haute intensité améliore la capacité fonctionnelle, la puissance musculaire et les performances physiques chez les personnes âgées avec et sans comorbidités.
Le programme d’exercice peut comporter :
(1) Du renforcement musculaire analytique et fonctionnel; (2) De la marche quotidienne d’environ 30 minutes; (03) Du travail d’équilibre; (4) De la lutte contre les appréhensions.
Toutes ces formes de travail permettent aussi un vieillissement en bonne santé.
Conclusion :
Il n’y a pas de consensus par rapport aux types exercices permettant de prévenir le risque de chutes. Le plus important est de pratiquer une activité physique régulière même modérée. Les exercices à haute intensité sont aussi prescrits. Il faut aussi adapter l’habitat de la personne âgée (vérifier que les rampes sont bien résistantes si les chambres se trouvent à l’étage), faire attention à l’état du sol (ne pas laisser trainer des objets qui vont faire trébucher, le sol ne doit pas être mouillé surtout s’il y a du carrelage) et faire attention à l’éclairage des pièces !