Fatoumata NIANG est Fleet Card Project Manager au sein de TotalEnergies. Dans cette interview accordée au magazine, la Franco-sénégalaise est revenue sur son parcours du Lycée Jean Mermoz de Dakar à TotalEnergies en passant par la Corée du Sud, Macao et l’Université Paris Dauphine. Fatoumata a bien voulu également nous présenter sa fonction actuelle, Totalenergies en plus d’adresser des messages aux Jeunes en quête de vocation.
Qui est Fatoumata NIANG ?
Tout d’abord bonjour et un grand merci à Biramawa magazine de me donner la parole aujourd’hui. Je suis ravie.
Je me présente. Fatoumata Niang, jeune franco-sénégalaise. Je suis née en France mais j’ai grandi au Sénégal jusqu’à mes 17 ans. Après l’obtention de mon baccalauréat en Juin 2014, je suis partie à l’étranger pour mes études. Je suis revenue au Sénégal en Décembre 2019. Je suis actuellement Fleet Card Project Manager chez TotalEnergies.
Ma citation préférée est « Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement. » de Martin Luther King. Je me répète cette phrase au quotidien, c’est un moyen pour moi de trouver la motivation de réaliser mes rêves et mes projets.
N’ayez pas peur de vous tromper.
Quelles sont les grandes lignes de votre parcours de formation et professionnel ?
J’ai obtenu mon baccalauréat scientifique au Lycée Français Jean Mermoz de Dakar. Par la suite, j’ai intégré l’école de commerce & management Neoma Business School dans le cadre d’un Bachelor of Science (Bsc) in International Business. C’est une formation qui s’adresse aux étudiants s’intéressant à l’international, l’environnement économique mondial, la gestion de projets ou encore l’entrepreneuriat. J’ai,dans le cadre de cette formation vécu un an en Corée du Sud et six mois à Macao. Une fois mon Bachelor terminé, j’ai intégré l’Université Paris Dauphine en « Master 2 International Business and New Communication Technologies Projects ». En combinant cours et expérience professionnelle, ce programme vise à fournir aux étudiants des connaissances et des compétences en gestion de projet dans un contexte international, nouvelles technologies et innovations numériques. C’est dans le cadre de cette formation que j’ai intégré TotalEnergies en alternance.
J’ai rejoint TotalEnergies en septembre 2018 en tant qu’alternante Business Analyst Afrique au sein de la direction Afrique – Marketing Réseau et Digital, dans le département Marketing Carte et Mobilité. Après 14 mois, j’ai pris la fonction de Fleet Card Project Manager toujours au sein de la même direction et du même département, que j’occupe actuellement depuis près de deux ans.
Vous êtes actuellement Fleet Card Project Manager au sein de TotalEnergies. Que pouvez-vous nous dire sur TotalEnergies ?
TotalEnergies est une compagnie multi-énergies mondiale de production et de fourniture d’énergies : pétrole et biocarburants, gaz naturel et gaz verts, renouvelables et électricité. Ses 105.000 collaborateurs s’engagent pour une énergie toujours plus abordable, plus propre, plus fiable et accessible au plus grand nombre. Présent dans plus de 130 pays, TotalEnergies inscrit le développement durable dans toutes ses dimensions au cœur de ses projets et opérations pour contribuer au bien-être des populations.
Une chose qui m’a frappée lorsque j’ai rejoint TotalEnergies et qui me plait beaucoup dans mes activités au quotidien c’est la diversité des profils qui composent les équipes. Il faut savoir qu’il y a près de 160 nationalités différentes au sein de la Compagnie. C’est une réelle source de richesse.
Qu’est-ce qui justifie votre choix pour le secteur de pétrole et de l’Energie ? Quel est votre ressenti ?
C’est une très bonne question. Je ne sais pas pourquoi mais depuis mon plus jeune âge j’ai toujours été attiré par le secteur de l’énergie. Lorsque j’étais plus jeune, j’adorais accompagner les adultes mettre de l’essence en station (rire).
TotalEnergies est une compagnie multi-énergies mondiale de production et de fourniture d’énergies : pétrole et biocarburants, gaz naturel et gaz verts, renouvelables et électricité.
Comment décririez-vous votre fonction de Fleet Card Project Manager ? De quoi s’agit-il ?
Je suis responsable du déploiement de la nouvelle solution cartes de la Compagnie dans 13 pays d’Afrique : Mali, Togo, Zambie, Ile de la Réunion, Mayotte, Sénégal, Cote d’Ivoire, Burkina Faso, Tchad, Guinée Conakry, Niger, Guinée Equatoriale et Mauritanie. En lien avec plusieurs équipes, je dois m’assurer du bon déroulement des phases de déploiement et de la bonne coordination du projet, de la phase d’étude au go live.
Votre journée type ?
Dans ma fonction, il y a deux journées types : celle quand je suis au bureau à Dakar et celle quand je suis en mission dans les différents pays. Au bureau, ce sont principalement des échanges avec les filiales et les équipes du siège qui rythment la journée donc beaucoup de réunions. En mission c’est un mélange entre des points en interne avec les collaborateurs de la filiale dans laquelle je me déplace et des points sur le terrain avec les opérationnels.
D’après-vous quels sont les prérequis et qualités intrinsèques à cette fonction ?
Selon moi, il faut : (1) une/des expérience(s) commerciales/marketing et en techniques monétiques, (2) un esprit d’analyse et de synthèse, (3) un esprit d’équipe et faire preuve d’ouverture internationale, (4) un sens de l’anticipation et de l’innovation, (5) savoir parler couramment le francais et l’anglais.
Quels sont les meilleurs aspects de votre profession ?
De mon point de vue, ce qui rend la fonction de Fleet Card Project Manager très agréable est l’humain. Les échanges sont nombreux et avec des personnes d’origines différentes. Quelle richesse !
Rencontrez-vous des difficultés ?
Je ne rencontre pas de difficulté spécifique. En revanche, comme dans toute gestion de projet, il y a des difficultés auxquelles nous devons faire face au quotidien comme la gestion des plannings, la charge de travail parfois importante etc… Mais cela reste minime et gérable.
Ma citation préférée est « Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement. » de Martin Luther King.
Quels sont vos conseils pour vos cadets qui souhaitent exercer la même profession que vous ?
La persévérance. Comme Michael Jordan le disait, « J’ai raté plus de 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matches. A 26 occasions, j’ai raté la possibilité de faire gagner mon équipe sur un dernier panier gagnant, que j’ai manqué. J’ai échoué encore, encore et encore… et c’est précisément pourquoi j’ai réussi. »
Pour changer de registre, au-delà de votre vie professionnelle, quels sont vos hobbies ?
Je suis passionnée de voyages avec plus de 30 pays à mon actif.
Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ?
Je souhaite finir cet entretien portrait par un mot aux jeunes, qui viennent d’obtenir leur baccalauréat et réfléchisse à leur avenir, ou encore ceux qui sont en cours d’études supérieures : n’ayez pas peur de vous tromper. Il est difficile en étant jeune de savoir exactement ce que nous aimons et nous souhaitons faire pour le restant de notre vie. Alors donnez vous la chance de voir le maximum de choses pour faire le bon choix. S’épanouir dans son travail au quotidien est une priorité et c’est d’ailleurs selon moi la clé de la réussite. Croyez en vous et vous y arriverez, personne n’est meilleur qu’un autre.
Un grand merci à toute l’équipe de Biramawa magazine !
Depuis 2018, Mr Mouhamadou NDIAYE SARR est Magistrat, Substitut du Procureur de la République d’abord à Tambacounda puis aujourd’hui près le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis.
Après avoir obtenu son baccalauréat au Nouveau Lycée de Louga en 2009, il a été orienté à l’Université Gaston Berger, à l’UFR des sciences juridiques et Politiques où il a obtenu sa Maîtrise en 2013, puis son Diplôme d’Etudes Approfondies. Il travaille actuellement sur une thèse sur l’intelligence artificielle au sein de la même Université.
Fait très marquant, Ce Natif du village Keur Momar Sarr est sorti Major du concours direct d’entrée à la magistrature de l’année 2015.
Dans cette interview accordée au magazine, Mr NDIAYE SARR est revenu notamment sur son village natal Keur Momar SARR créé par ses arrière-grands-parents et avec laquelle il entretien un lien indéfectible et sur son parcours du Nouveau Lycée de Louga au Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis en passant l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le Centre Judiciaire de Formation ;
Il nous présentera également sa fonction de Substitut au Procureur de la République en plus d’adresser des conseils avisés aux jeunes qui souhaitent exercer la même fonction que lui, aux jeunes en quête de vocation.
Qui est Mr Mouhamadou NDIAYE SARR ?
Je suis juriste de formation. Aujourd’hui je suis magistrat, Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis.
“L’évocation de Keur Momar SARR, du nom du village créé par mes arrière-grands-parents, est tout d’abord une source de fierté.”
Keur Momar SARR, qu’est-ce que ce nom vous inspire ?
L’évocation de Keur Momar SARR, du nom du village créé par mes arrière-grands-parents, est tout d’abord une source de fierté. C’est une source d’inspiration et de sentiment glorieux d’appartenance à une communauté d’hommes et de femmes qui placent les vertus telles que l’intégrité, la dignité, l’honneur, le sens du sacrifice, le travail et les valeurs morales au-dessus de tout.
C’est le lieu où tout a commencé, où j’ai vécu l’essentiel de mes joies ainsi que celui de mes peines. C’est le lieu où j’ai été forgé et où j’ai acquis et développé ma plus grande capacité de résilience. C’est le lieu où j’ai flirté avec l’adversité de la nature, des champs, de la brousse et des eaux.
Il reste et demeure ma terre natale avec laquelle j’entretiens un lien indéfectible.
Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes de votre parcours ?
J’ai obtenu mon baccalauréat au Nouveau Lycée de Louga en 2009. J’ai par la suite été orienté à l’Université Gaston Berger, à l’UFR des sciences juridiques et Politiques où j’ai obtenu ma Maîtrise en 2013, Option Droit privé. J’ai par la suite été sélectionné en DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) l’année suivante. J’ai dû suspendre mon DEA pour subir la formation de la Magistrature, du reste extrêmement prenante, pour ne le terminer qu’ultérieurement. Depuis 2018 je suis Substitut du Procureur, d’abord à Tambacounda et aujourd’hui à Saint-Louis. Parallèlement je travaille sur une thèse sur l’intelligence artificielle à L’UGB.
“Le Procureur de la République est le Directeur de la Police Judiciaire.”
Vous êtes actuellement Magistrat, Substitut du Procureur de la République à Saint-Louis. Est-ce un rêve d’enfance ?
La magistrature est un corps noble et prestigieux que j’ai rêvé d’intégrer. Je peux dire que c’est certes l’accomplissement d’un bout de mes rêves, avec la capacité, les compétences et les pouvoirs de participer à l’édification d’un Etat de Droit, au développement du Sénégal, de l’Afrique, à la protection des droits et libertés ainsi qu’au suprême respect de la personne humaine.
Néanmoins, pour moi, être magistrat n’est pas une fin en soi. Ce qui importe, c’est de servir et de représenter dignement son pays, son continent partout où besoin sera, quelle que soit par ailleurs la station à laquelle on se trouve.
Quelles sont vos missions ?
Le Procureur de la République est le Directeur de la Police Judiciaire. A ce titre, il coordonne et dirige l’activité de la police Judiciaire dans la constatation des infractions, la recherche et l’interpellation de leurs auteurs ainsi que leur traduction devant les juridictions repressives.
Il peut recevoir les plaintes et dénonciations, apprécie la suite à leur donner en jaugeant l’opportunité, les voies de poursuites et décide de la liberté et de la détention des personnes poursuivies ou le requiert.
Le Procureur représente également le Ministère Public aux audiences et requiert l’application de la loi.
A cela s’ajoutent énormément d’autres tâches administratives et sécuritaires. Aussi, il intervient dans les procédures civiles et commerciales par le biais des affaires communicables etc….
Toutes ces tâches peuvent être effectuées par le Procureur de la République, de concert avec ses Substituts qui l’assistent et le remplacent à chaque fois que de besoin.
“Il me tient à cœur de respecter et de faire respecter les règles de procédure, de sauvegarder les droits de chaque partie au procès pénal, ceux de la défense notamment.”
Comment décrivez-vous votre journée type ?
Ma journée type au Parquet est variable, suivant que le Procureur est en congé, empêché ou présent et en fonction de l’ampleur des tâches et des attributions qu’il me confie.
Globalement, Il s’agit de : échanger avec les collègues et autres acteurs de la justice, décider d’ordonner ou non des arrestations, apprécier l’opportunité des poursuites, assister à une ou plusieurs réunions de Parquet, régler les procédures des personnes déférées, interroger les prévenus qui doivent comparaître en flagrant délit, prendre l’audience s’il y a lieu, recevoir des justiciables, gérer le courrier, régler des plaintes, régler des procès-verbaux de renseignements judiciaires, coordonner l’activité des officiers de Police Judiciaire, rédiger des réquisitoires ou des rapports d’appel, signer les casiers judiciaires, viser les demandes de nationalité, traiter les dossiers d’état civil, gérer éventuellement les certificats aux fins d’inhumation, rendre compte au Procureur s’il n’est pas en congé ou au Procureur Général si nécessaire.
A préciser qu’en règle générale c’est le Procureur qui gère directement la Police Judicaire, sauf en cas d’empêchement ou de congé. Aussi, la décision finale pour les aspects sus évoqués lui revient.
Quels sont les meilleurs aspects de votre fonction de Substitut du Procureur ?
Il me tient à cœur de respecter et de faire respecter les règles de procédure, de sauvegarder les droits de chaque partie au procès pénal, ceux de la défense notamment. Il est également important d’offrir aux justiciables non seulement la perception mais aussi la réalité d’une justice neutre, crédible et équidistante, peu important l’origine, le rang et la fortune des parties.
En outre, est fort estimée cette capacité à régler de façon immédiate et ponctuelle les problèmes des justiciables, à mettre hors d’état de nuire les délinquants, à protéger la société, les victimes, à délivrer la personne faible de sa souffrance, à rééquilibrer les rapports de force entre le fort et le faible.
Aussi, la position de magistrat du Parquet nous amène à une collaboration accrue avec tous les services de l’Etat et toutes les composantes de la société avec lesquels nous sommes en contact permanent. Cela renforce l’esprit d’ouverture et de collaboration, accentue le leadership, et donne au magistrat du Parquet une vision et une appréciation globales des enjeux et de la politique pénale.
Par ailleurs, mon parcours au sein de l’équipe des débatteurs de l’Université Gaston Berger et ma participation au concours africain de procès simulé des droits de l’homme ont davantage stimulé mon goût pour les joutes oratoires et les débats d’idées. C’est donc avec beaucoup de plaisir que je représente le Ministère Public aux audiences, surtout lorsque des avocats sont constitués et que des points techniques doivent être discutés. J’adore quand le niveau du débat est élevé, j’aime discuter et échanger, j’aime l’art oratoire et le débat contradictoire. Les salles d’audience, nonobstant la solennité et le sérieux qui caractérisent les débats et la recherche de la vérité, deviennent ainsi en définitive un lieu de pur épanouissement intellectuel.
“Il y a lieu de préciser que le concours de la magistrature est très sélectif, ce sont les meilleurs qui sont pris à l’issue des épreuves.”
Une anecdote qui vous a marqué
C’était en 2012, année de ma licence. Je devais représenter le Sénégal au Mozambique pour le concours africain de procès des droits de l’Homme. Ma partenaire était Ndèye Diodio CALLOGA.
La nuit où je devais rejoindre l’aéroport, je me suis levé vers 3 heures du matin et après m’être apprêté, il a commencé à pleuvoir, avec un vent plus ou moins important. Pour ne pas rater l’avion, je suis quand même sorti avec ma valise. J’habitais à fenêtre-Mermoz. Je n’avais pas de parapluie. Dehors, les routes de Dakar étaient tellement désertes, aucun taxi en vue. J’ai alors marché avec ma valise, sous la pluie, pataugeant dans les eaux de pluie mélangées aux eaux usées, en direction de l’aéroport. C’est après une trentaine de minutes que je fus tiré d’affaire par un chauffeur qui m’avait pourtant dépassé de loin. J’ai eu la chance d’arriver à l’aéroport de justesse, le temps d’aller me changer dans les toilettes pour accomplir les formalités. J’ai tellement greloté de froid dans l’avion… Arrivés à l’hôtel de Maputo, nous avons constaté que presque tous nos mémoires de plaidoirie étaient mouillés, il fallait les déposer sous peine de disqualification, nous n’avions plus d’argent, et notre accompagnateur n’avait pas pu avoir son visa. Finalement c’est le staff de l’équipe de l’Angola qui nous avait prêté de l’argent pour imprimer nos mémos dans les délais et nous restaurer le temps que démarre la prise en charge de l’hôtel. C’est avec un pincement au cœur que nous avons battu l’équipe angolaise en Finale.
Il faut reconnaître que les difficultés rencontrées, loin de me démoraliser, n’ont fait que renforcer ma détermination et ma rage de vaincre.
D’après vous quels sont les prérequis et les qualités intrinsèques à votre fonction ?
Il y a lieu de préciser que le concours de la magistrature est très sélectif, ce sont les meilleurs qui sont pris à l’issue des épreuves.
S’agissant de la fonction de Procureur intrinsèquement, il est utile d’être un excellent juriste. Les talents oratoires sont également un supplément, pour ne pas dire une exigence pour le magistrat du Parquet qui est la vitrine de la justice. Parce qu’il faut convaincre les juges de la culpabilité ou de l’innocence d’un prévenu ou accusé, avec de lourdes conséquences, l’art de la persuasion est un allié sûr.
Il faut également faire preuve d’une grande capacité de concentration, de réactivité, d’adaptation et de diligence dans le traitement de certaines affaires qui requièrent célérité eu égard aux délais raccourcis. Le sens du sacrifice doit également très prononcé. Le Parquet fonctionne en permanence.
Plus que tout, il faut être taillé pour gérer la pression et le stress qui accompagnent le traitement de certains dossiers. Ni les circonstances, ni les conséquences justes de nos décisions ne doivent nous ébranler.
En outre, la fonction, d’ailleurs n’importe quelle fonction, exige l’humilité, l’ouverture d’esprit, la recherche perpétuelle de la connaissance et du juste, l’esprit de sacrifice, au service de son peuple.
Enfin, l’honneur, la délicatesse, la courtoisie, le respect, la réserve, l’intégrité, la dignité sont autant de vertus qui doivent servir d’aiguillon dans le quotidien de notre fonction.
Pour les élèves et étudiants qui nous suivent, comment devient-on magistrat, Substitut du Procureur de la République ?
Je pense qu’il est bon de très tôt se dire qu’il faut faire partie des meilleurs dans son domaine et dans tout ce qu’on fait et cette pensée doit guider l’élève dès le plus jeune âge. Devenu étudiant en Droit, il faut se donner les moyens d’être parmi les meilleurs juristes de son temps. La vie d’un étudiant en Droit est parsemée de privations, de sacrifices et d’efforts constants. Que les conditions difficiles d’études ou les quelques échecs ne prennent pas le pas sur la détermination et la persévérance.
L’idée, en fait, est de se donner les moyens et les prédispositions nécessaires pour exercer toutes les importantes fonctions aussi bien dans l’administration publique, dans le privé ou partout ailleurs.
J’exhorte, plus spécifiquement, ceux qui veulent devenir des magistrats du Parquet, à s’investir dans les compétitions de plaidoiries et autres joutes oratoires qui sont un terreau fertile pour acquérir les qualités d’un bon orateur.
Le reste est une question de destin et, après avoir mis toutes les chances de son côté, il faut le laisser entre les mains de Dieu, Maître de tous et de tout.
“Je dois vous avouer que je suis profondément attaché à l’UGB et tout ce qu’elle représente.”
En 2015, vous êtes sorti major du concours direct d’entrée à la magistrature. Comment avez-vous accueilli cette belle réussite ? Vos proches devaient être très fiers de vous ?
Je ne sais pas si on peut appeler cela un exploit… Vous savez, être mieux ou moins classé peut se jouer sur des détails et en fonction des circonstances. C’est un concours qui réunit énormément de brillants candidats et, à mon avis, n’importe qui peut devenir major.
Je dois vous confesser que j’ai été extrêmement surpris par l’engouement et la publicité que cela avait suscités à l’époque. J’ai senti beaucoup de fierté de mes proches et de toute la communauté sanaroise.
Je l’ai néanmoins accueilli avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance à l’égard des parents, amis et de tous ceux qui avaient contribué à ma formation.
Pouvez-vous partager avec nous le secret de cet exploit ?
En regardant tous les étudiants de l’UGB ou d’ailleurs qui ont réussi à ce genre de concours ou qui ont été sélectionnés à l’Université pour enseigner ou qui ont intégré de brillants cabinets juridiques ou autres structures, le secret se résume en trois mots : humilité, discipline, travail.
Il y a peut-être aussi une petite part de déterministe et de chance. En ce qui me concerne, je me disais que si j’étais admissible après les épreuves écrites, je réussirais l’entretien oral par la grâce de Dieu. Il faut dire qu’à cette époque on était à fond dans les joutes oratoires et les épreuves de plaidoiries que j’ai eu le privilège d’évaluer avec d’autres membres du Jury. Cela a pu stimuler ma confiance. C’est utile de préciser que quelles que soient ses capacités, l’individu est désavantagé s’il n’a pas suffisamment confiance en lui.
Vous êtes un alumni de l’Université Gaston Berger qui a fêté ses trente ans récemment. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Quel souvenir gardez-vous de ce temple du savoir ?
Je dois vous avouer que je suis profondément attaché à l’UGB et tout ce qu’elle représente. C’est là que j’ai passé certaines des plus belles années de ma vie. C’est le temple auquel je dois toute ma formation de juriste, décomplexé et très à l’aise même devant ceux formés à l’étranger.
Je garde le souvenir des échanges fructueux avec les camarades étudiants dans les salles de TD, la pertinence des brillants enseignants, les joutes oratoires intenses entre UFR sous l’égide du club Ohada et surtout la saine émulation entre apprenants. Avoir partagé l’équipe des débatteurs avec des étudiants d’autres UFR m’a permis d’avoir une approche plus globale des problèmes et situations que le Droit doit régenter.
Cela a été un grand honneur de représenter l’Université tant au niveau national que continental à différentes occasions.
Je pense que l’excellence qui est le crédo de l’Université Gaston Berger doit être perpétuée.
Par ailleurs j’ai été particulièrement marqué par mon passage au GASS (g5 E). J’ai rarement rencontré des étudiants aussi généreux, intègres, ouverts d’esprit, brillants, et pourtant parfois mal jugés. Leur joie de vivre contagieuse a été déterminante pour gérer le stress engendré par les études.
“Je suis profondément attaché aux questions de développement de notre pays et de notre continent, à l’Unité de l’Afrique et à sa souveraineté économique et monétaire.”
Quelles sont les causes qui vous tiennent à cœur ?
Je suis profondément attaché aux questions de développement de notre pays et de notre continent, à l’Unité de l’Afrique et à sa souveraineté économique et monétaire. La question des Droits de l’Homme, la protection des femmes et des enfants, la réduction de la pauvreté, le renforcement de l’Etat de Droit et de la démocratie, le Droit des générations futures, le respect des droits et libertés individuelles m’intéressent aussi au plus haut point.
Quels sont les hobbies de Monsieur NDIAYE SARR ?
J’adore la lecture, j’aime également jouer au football principalement. Il m’arrive aussi de céder aux tentations de la PlayStation ou de regarder des films, de jouer au scrabble etc…
Votre message à l’endroit des jeunes en quête de vocation
Un auteur a écrit que « toute vocation commence par l’admiration ». Je pense qu’il est bon d’avoir des références et des exemples. C’est un bon début. En ce qui me concerne j’ai pour référence le Doyen Kéba MBAYE. J’ai toujours eu aussi une très grande admiration pour mes enseignants. Les Professeurs Mamoudou NIANE, Amadou Tidiane NDIAYE, Babacar KANTE, Mbissane NGOM, Ndiaw DIOUF, Isaac Yankhoba NDIAYE, la liste n’est pas exhaustive, m’ont fortement inspiré.
Mais l’admiration ne suffit pas. Il faut se donner les moyens et consentir aux mêmes sacrifices, sinon à plus, pour espérer arriver à leur niveau ou, au pire des cas, ne pas s’en éloigner.
Je pense qu’il faut éviter de se fixer des limites et des obstacles. L’avenir appartient également aux courageux et aux audacieux.
Toutefois, le chemin est loin d’être aisé, il faut s’y préparer en conséquence, développer un mental de fer pour ne jamais baisser les bras.
“Un auteur a écrit que « toute vocation commence par l’admiration ». Je pense qu’il est bon d’avoir des références et des exemples.”
Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ?
Je vous remercie, vous félicite pour la qualité de votre travail. Par la diversité de profils des intervenants et la richesse de son contenu, votre magazine est une référence et une source d’inspiration pour les jeunes en quête de vocation et de références.