magazine N°12

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Santé : Lombalgie non spécifique

La lombalgie se définie par des douleurs se situant au niveau des lombaires (dans le bas du dos). Elle est répandue dans le monde entier et sa prévalence dans la population est élevée. C’est un symptôme répandu : 4 personnes sur 5 souffriront de lombalgie au cours de leur vie.

En fonction de son évolution dans le temps, la lombalgie est dite :

  • Aigüe, lorsqu’elle évolue jusqu’à 6 semaines
  • Subaigüe, jusqu’à 12 semaines
  • Chronique, au-delà de 12 semaines

L’origine des lombalgies est mal connue et on peut les classer en 3 catégories :

  • La lombalgie non spécifique ou mécanique qui est majoritaire
  • Lombalgie potentiellement associée à une radiculopathie (pathologie liée à la compression d’une racine nerveuse) ou une sténose vertébrale (rétrécissement du canal rachidien qui cause de l’irritation à la moelle épinière ou aux racines des nerfs qui partent de la moelle épinière)
  • Lombalgie potentiellement associée à une autre cause rachidienne spécifique

La lombalgie non spécifique provient intrinsèquement de la colonne vertébrale, des disques intervertébraux ou des tissus mous environnants.  

Il existe des facteurs prédisposant tels que la nature et la sévérité du travail physique, les cas de traumatismes répétés, le mode de vie comme les personnes qui passent beaucoup de temps en position assise (chaise de bureau et/ou canapé), l’inactivité, l’obésité, la grossesse chez les femmes.

De plus, d’autres aspects tels que les conditions de vie et les facteurs psychologiques peuvent également être considérés comme des facteurs de risque indépendants pour le développement de la lombalgie

Diagnostic et traitement

Le diagnostic est complexe, il permet d’écarter les pathologies graves ou drapeaux rouges. Parmi ces pathologies graves on peut citer le cancer, la compression de la moelle, la fracture vertébrale, l’infection vertébrale et la pathologie vasculaire. En cas de suspicion il faut réorienter vers le médecin traitant. L’imagerie est nécessaire pour enlever le doute sur ces pathologies graves, dans le cas contraire si la lombalgie est non spécifique l’imagerie n’est pas pertinente.

La prise en charge de la lombalgie est pluridisciplinaire.

Lorsque des médicaments sont utilisés pour un traitement symptomatique, les patients doivent être traités avec le médicament le plus approprié à la dose la plus faible possible et pendant une durée aussi courte que possible. Un médecin doit être en charge de l’ensemble du processus de soins.

L’activité physique adaptée est le traitement principal. Elle permet une évolution favorable de la lombalgie et limite les récidives.

Une rééducation active par kinésithérapie est conseillée une fois les pathologies graves écartées. Le kinésithérapeute doit effectuer un interrogatoire ciblé et un examen physique pour classer les patients souffrant de lombalgie. Il possède un large panel d’outils dont la méthode Mckenzie (principe de traitement qui se compose d’une évaluation de la situation d’un patient, d’un diagnostic et d’un plan de traitement) et la thérapie manuelle. Dans le cas de la lombalgie aigüe tout doit être mis en œuvre pour éviter qu’elle soit chronique.

En l’absence d’amélioration, une prise en charge multidisciplinaire incluant un médecin spécialiste du rachis est nécessaire.

Conclusion

Le patient doit être bien informé tout au long de sa maladie et doit être encouragé à adopter un mode de vie sain notamment une activité physique régulière, notre meilleure chance pour éviter les récidives. L’exercice en combinaison avec les interventions éducatives est efficace dans la prévention de la lombalgie.

La lombalgie non spécifique est la cause la plus importante de la limitation des activités individuelles. Bien qu’il existe de nombreux traitements pour la lombalgie non spécifique, la plupart ont peu de preuves de bénéfice. L’exercice thérapeutique est une intervention conservatrice courante utilisée par les cliniciens pour diminuer la douleur, améliorer l’invalidité et restaurer la fonction musculaire.

Quelques recommandations 

  • Passer le moins de temps assis
  • Avoir une bonne posture en position assise
  • Garder une activité physique régulière
  • Plier les genoux pour ramasser un objet au sol
  • Garder le dos droit pour soulever de la charge
  • Consulter son médecin et son kinésithérapeute en cas de douleur au dos
Vincent Mansour SYLLA – Kinésithérapeute du Sport


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Entretien portrait

Le 17 Juin 2020, dans le cadre du premier numéro de votre magazine, nous avions eu l’honneur d’interviewer Mr Cheikh Matar FALL, à l’époque Premier Secrétaire de l’Ambassade du Sénégal en RDC. Interview au cours de laquelle, Mr FALL était revenu sur notamment son parcours, sa fonction de diplomate en plus d’adresser des messages à la Jeunesse.

Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Cheikh Matar FALL, j’ai 28 ans , je suis diplomate de carrière, Chancelier des Affaires étrangères et actuellement, Premier Secrétaire de l’Ambassade du Sénégal en RDC.

« C’est un honneur de représenter et de servir son pays loin de ses terres, il y a un sentiment de fierté qui t’anime après chaque mission accomplie. C’est un métier véritablement passionnant. »

Pouvez-vous revenir sur votre parcours de formation ?

Après mon Bac littéraire, j’ai été orienté à la faculté des sciences juridiques et politique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et c’est à partir de la troisième année de droit des affaires que j’ai réussi au concours de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA).

J’ai alors rejoint cette prestigieuse école pour faire deux années de formation en diplomatie, précisément avec la promotion 2013-2015.

J’ai également suivi une Formation militaire dite Formation initiale du Combattant (FIC) à l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA) dans le cadre de la formation à l’ENA.

Par ailleurs, je suis alumni du programme Young African Leadership Initiave (YALI) en Public Management de la session 9 au CESAG à Dakar.

Quid de vos expériences professionnelles ?

Après la formation à l’ENA, j’ai été naturellement affecté au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur.

Durant mes deux ans, J’ai eu à servir à la Direction des Affaires juridiques et consulaires (DAJC), d’abord, à la division des droits humains, du contentieux et de la consultation ; division qui traite des questions relatives aux droits humains, de la gestion des dossiers des consuls honoraires, des contentieux de l’Etat du Sénégal et des consultations sur des questions d’ordre juridique.

Je suis également passé à la division de la chancellerie qui s’occupe quant à elle, des affaires consulaires, des dossiers relatifs aux demandes de visa ainsi qu’au survol du territoire sénégalais.

Aussi, j’ai participé à un séminaire sur le partage des expériences du développement économique sino-africain à Beijing (Chine).

Par ailleurs, j’ai eu à effectuer des missions à l’intérieur du Sénégal et à l’étranger :

D’abord à Kidira, dans la région de Tambacounda, à la frontière avec la République du Mali, avec L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Sénégal.

Ensuite, j’ai été membre de la délégation sénégalaise ayant pris part à la 29me session du Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CAEDBE), à Maseru au Lesotho.

Enfin, j’ai eu à effectuer une mission à Munich en Allemagne.

Depuis octobre 2018, j’ai été affecté à notre représentation diplomatique en République Démocratique du Congo, en qualité de Premier Secrétaire.

Vous êtes actuellement 1er Secrétaire de l’ambassade du Sénégal en RDC. Quelles sont vos missions ?

Je suis le chef du bureau des Affaires consulaires qui s’occupe principalement de la gestion administrative de nos compatriotes, de l’assistance consulaire ainsi que de la délivrance de visa aux étrangers désirant se rendre au Sénégal.

Il m’arrive également de faire le suivi de la coopération bilatérale entre le Sénégal et la RDC, sans parler des taches que Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur veut bien me confier.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?

Des difficultés mineures je dirais, qui sont la plupart du temps liées à l’incompréhension qui peut naitre entre l’usager et l’administration.

Quelles sont les choses qui vous plaisent le plus dans vos missions ?

C’est un honneur de représenter et de servir son pays loin de ses terres, il y a un sentiment de fierté qui t’anime après chaque mission accomplie.

C’est un métier véritablement passionnant.

« Honneur et Excellence » est notre credo.

« En ce qui concerne les prérequis, je vais partager les propos de Mankeur NDIAYE, Diplomate et Ancien Ministre des Affaires étrangers, qui dans son livre, Diplomatie, 20 ans à la place, à la page 29, définit le métier de diplomate comme étant « une somme de valeurs, de principes éthiques et moraux, de savoir-faire et de savoir être, un sens aigu du regard et une grande capacité d’esprit d’anticipation et de prévision. »

En tant que Diplomate, vous êtes appelés à beaucoup voyager. Cela ne vous fait-il pas douter ?

Si j’étais aérophobe certainement oui mais ce n’est pas mon cas.

Diplomatie et Vie personnelle épanouie : Sont-elles conciliables ?

Une question qui revient toujours, On parle même de célibataire géographique pour désigner les diplomates mariés qui sont séparés de leurs familles, ce qui montre que c’est parfois délicat de concilier les deux même si ce n’est pas impossible.

D’ailleurs Albert CHAMBON, dans son livre intitulé « Mais que font les diplomates entre deux cocktails ?» pense que : « un métier de diplomate est un métier ou il faudrait être orphelin et célibataire. La solitude du diplomate est, par ailleurs, encore plus morale que physique. Certes il est un homme sollicité, entouré, invité, mais ces attentions se rapportent essentiellement à sa fonction, et il ne tarde pas à éprouver comme un constant sentiment d’isolement qui l’amène, au fil des années, à se replier sur lui-même… »

En ce qui me concerne, je trouve que c’est juste une question de compréhension et d’organisation, pour preuve, il y a des femmes diplomates qui arrivent à très bien concilier leur travail et leur ménage.

On est diplomate ou on le devient ? D’après-vous quels sont les prérequis ?

On le devient car un diplomate est en constante formation, il évolue avec le monde.

En ce qui concerne les prérequis, je vais partager les propos de Mankeur NDIAYE, Diplomate et Ancien Ministre des Affaires étrangers, qui dans son livre, Diplomatie, 20 ans à la place, à la page 29, définit le métier de diplomate comme étant « une somme de valeurs, de principes éthiques et moraux, de savoir-faire et de savoir être, un sens aigu du regard et une grande capacité d’esprit d’anticipation et de prévision. Elle est, en vérité au carrefour de l’habileté et non de l’espièglerie, de la finesse dans le paraitre et le comportement, de la prudence et de la sureté dans le jugement et dans la lecture des faits et gestes, de l’objectivité dans l’interprétation des évènements historiques ».

J’y ajouterais juste que comme le soldat, le diplomate doit toujours être animé par le devoir de sacrifice pour défendre les intérêts de son pays.

Il est en mission pour sa patrie.

Quels conseils donneriez-vous aux plus jeunes qui souhaitent faire la même chose que vous ?

Se former, bien se former, croire en eux et se donner tous les moyens pour accomplir leur légende personnelle.

« je pense qu’on a trop rêvé et le monde ne nous attend pas, nous sommes dans le temps de l’accomplissement, donc réveillons-nous et soyons des personnes qui sont dans l’accomplissement permanent d’actions qui permettront au Sénégal d’aller de l’avant. »

Pour changer de registre qu’est-ce que la situation actuelle (COVID 19) vous inspire ?

Nous ne sommes que peu de chose, ainsi commençait la chronique un journaliste belge pour faire le tableau du monde face à cette pandémie de covid19.

Et je partage entièrement ce point de vue ; pour la première fois, nous sommes tous égaux face au covid19, riche comme pauvre, footballeur comme supporteurs, homme politique comme citoyen lambda, star planétaire comme inconnu, pays développé comme pays sous-développé.

Ce qui montre si besoin en était, qu’il faut toujours faire preuve d’humilité et savoir que rien n’est acquis à l’avance.

Soyons humbles !

J’imagine que vous-aussi vous êtes impacté (COVID-19) ?

Oui, j’habite dans une zone confinée.

Quelles leçons peut-on en tirer (COvid-19) ?

D’abord, je reste convaincu que cette malheureuse situation est le résultat d’un manque de leadership international.

En effet, aucune personnalité publique n’est capable aujourd’hui d’incarner le leadership international pour réunir les chefs d’Etats afin de discuter des défis internationaux.

Un leader avec une vision aurait dés le départ de l’épidémie à Wuhan convoqué un sommet international sur la question sanitaire afin de maitriser, limiter et endiguer le virus en chine.

Cependant « Quand le malheur ne serait bon qu’à mettre un sot à la raison, toujours serait-ce à juste cause, A quelque chose malheur est bon ! », disait Jean de la Fontaine.

Sur ce, je pense qu’il faudrait profiter du coronavirus pour repartir sur de nouvelles bases, un ordre international nouveau pour reprendre le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Macky SALL, un ordre basé sur l’humanisme et l’éthique dans la coopération internationale.

A ce propos, le diplomate et non moins ancien Secrétaire d’Etat américain, Henry Kissinger se posait la question suivante : le nouvel ordre mondial se fera par le chaos ou par notre propre intelligence.                   

En effet, Il a fallu la guerre des 30 ans pour que les Etats se mettent autour d’une table afin de signer le traité de paix de Westphalie en 1648, traité qui permettait au monde de repartir sur une nouvelle base à savoir, le respect de la souveraineté entre les Etats.

Ainsi, partant sur ce principe, peut-on considérer le chaos sanitaire du coronavirus comme la base du nouvel ordre mondial ?

A cette question, mon côté pessimiste répondra par la négative car depuis longtemps chaque crise a nourri de l’espérance d’une prise de conscience collective mais il suffit de la résoudre pour qu’au lendemain, on recommence nos habitudes.

Mon coté optimiste pense inéluctablement qu’on basculera vers un nouvel ordre mondial.

En effet, cette crise a bouleversé la normalité.

En l’espace de quelques semaines, on a assisté, à la remise en cause de la solidarité au sein de l’Union Européenne, à une interrogation sur l’efficacité des Organisations internationales, l’OMS en particulier, à la récession économique, au duel à distance entre les USA et la Chine, sans évoquer la limitation des libertés individuelle dans des pays dits démocratiques.

Tous ces évènements montrent qu’il y’aura forcément un après covid19.

Et j’espère que mon côté optimiste aura raison de nous.

« …je pense qu’il faudrait profiter du coronavirus pour repartir sur de nouvelles bases… »

Quelles sont les causes qui vous tiennent à cœur ?  

La lutte contre le réchauffement climatique, la lutte contre le chômage, la bonne gouvernance dans la gestion des choses publiques, la lutte contre la pauvreté dans le monde entre autres.

Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse sénégalaise ?

Selon René Char, “ Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit”, je pense qu’on a trop rêvé et le monde ne nous attend pas, nous sommes dans le temps de l’accomplissement, donc réveillons-nous et soyons des personnes qui sont dans l’accomplissement permanent d’actions qui permettront au Sénégal d’aller de l’avant.

Votre mot de la fin ?

Se laver les mains, Porter des masques et appliquer la distanciation sociale afin de combattre définitivement cette pandémie du covid19.

Merci et Bonne continuation à BIRAMAWA.

Cette interview date du 17 Juin 2020


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Art & Culture

ASHS THE BEST, de son vrai nom Arfang THIARE, est un jeune artiste musicien sénégalais. D’une polyvalence évidente, l’artiste soutient, dans cette interview publiée par le magazine le 30 Novembre 2020, évoluer dans plusieurs genres musicaux notamment le jazz, le soul, le blues, le rap, l’acoustique… Interview au cours de laquelle, il est revenu également sur son choix pour la musique et adresse des messages à la jeunesse.

Qui est Ashs The Best?

Ashs The Best est un jeune artiste, auteur compositeur de 25 ans résident dans la banlieue Dakaroise (Guédiawaye pour être précis) au Sénégal. Il a commencé à s’intéresser à la musique en 2013 et a sorti son premier single en 2016. Il a dans sa discographie deux albums, « Millions Flows » et « Millions Flows Deluxe », sortis respectivement le 15 novembre 2019 et le 28 août 2020.

« Je me définis comme un artiste, musicien … car pouvant évoluer dans plusieurs genres musicaux notamment le jazz, le soul, le blues, le rap, l’acoustique etc. »

D’où vient le nom d’artiste Ashs The best ?

A l’état civil c’est Arfang Thiaré, et j’ai le surnom El Hadj dont le diminutif est Ass, et Ass pourrait être un gros mot dans d’autres langues. J’ai donc eu à faire cet acronyme ASHS qui donne As comme le champion, le meilleur et HS comme Hors Série donc ASHS THE BEST donne As Hors Série The Best et en résumé le meilleur.

Vous vous considérez comme rappeur ou musicien ?

Je suis artiste, je fais de la musique et je compose également des morceaux de musique. Je me définis comme un artiste musicien comme certains disent car pouvant évoluer dans plusieurs genres musicaux notamment le jazz, le soul, le blues, le rap, l’acoustique etc.

Pouvez-vous retracer votre parcours dans la musique ?

Notre maison est en face du Centre Guédiawaye Hip Hop, mes frères avaient un groupe de rap et faisaient leurs répétitions chez nous, et je faisais office de beatmaker, des face B que je téléchargeais sur Internet.

En 2014 j’ai participé à des séances d’écriture avec Djily Bagdad (du 5Kiem Underground), des formations en beatmaking avec Ciré Dia de Africulurban, des résidences artistiques avec Tony Blackman.  J’ajoute à cela, les cyphers, les battles et la plus grande compétition de rap au Sénégal (ndlr: Flow Up) où j’ai été finaliste deux fois consécutives (2017 et 2018) qui m’ont forgé et donné le goût de la recherche pour être artistiquement au top. Je peux dire que ce sont les fruits de mes deux albums.

« Mes idoles sont Cheikh Ndigueul Lô, Souleymane Faye. »

Pourquoi avoir porté votre choix sur la musique ? 

Je pense que c’est dû à mon entourage immédiat, mon père fut un grand bassiste, mon oncle, également guitariste, mon grand frère aussi est un excellent chanteur. Et j’ai toujours aimé la musique, j’ai failli m’inscrire à l’école nationale des beaux-arts pour devenir instrumentiste. Toute ma vie c’est la musique.

Qui sont vos idoles et modèles ? Quel(s) artistes (s) passé(s) ou présent(s) vous inspire(ent) ?

Ici ce sont les classiques sénégalaises qui m’inspirent le plus. Mes idoles sont Cheikh Ndigueul Lô, Souleymane FAYE. J’écoute beaucoup du Anderson Paak et du Kendrick Lamar également.

Comment ont été vos débuts dans la musique ? 

Comme tout début, difficile. Ma mère ne voulait pas que je devienne artiste. Également, la raréfaction des maisons de production n’arrangeait pas les choses à tel point qu’on pouvait se décourager et renoncer à son talent. Mais l’entourage était toujours là à booster, encourager au point d’arriver là où nous sommes actuellement.

Quels conseils donnerez-vous aux jeunes élèves et étudiants qui ont du talent et qui sont passionnés de musique ?

D’abord qu’ils n’abandonnent pas les études pour la musique, on peut allier les deux en trouvant le juste milieu. C’est très risqué d’abandonner les études pour une passion qui, parfois, peut s’avérer saturée. Oui le marché musical est saturé et demande énormément d’efforts et de sacrifices. Une passion on peut l’allier aux études et c’est plus sûr.

« D’abord qu’ils n’abandonnent pas les études pour la musique, on peut allier les deux en trouvant le juste milieu. »

Le magazine a pour objectif de faire une « visite guidée » des professions. Si ce n’est pas indiscret nous voudrions savoir si la musique « nourrit » son homme au Sénégal ?

Oui, il y a des artistes qui s’en sortent bien que la généralité soit le contraire. Il faut juste trouver une bonne stratégie qui fera sortir l’artiste du lot car tout le monde est talentueux.

Quelles sont vos préconisations pour une meilleure promotion des artistes au Sénégal ?

La première des choses à faire en ce moment, c’est de mettre sur pied un marché dense qui peut absorber nos produits. Le Sénégal compte 15 millions de personnes et seulement 3 millions s’intéressent à la culture urbaine à mon avis bien que cette population soit majoritairement constituée de jeunes.

Certes il y a des efforts constatés sur le plan artistique et au niveau des politiques publiques. Mais il reste du chemin à faire. Il faut vraiment une politique claire d’appui aux artistes et acteurs culturels.

« La première des choses à faire en ce moment, c’est de mettre sur pied un marché dense qui peut absorber nos produits. »

J’imagine que, pour les besoins de votre carrière, vous êtes amené à passer beaucoup de temps en studio. Comment gérez-vous cela par rapport à votre vie personnelle ?

Bien évidemment. Je passe plus de temps au studio que nulle part d’ailleurs. Et c’est devenu une habitude depuis presque plus de 3 ans. On le gère tant bien que mal même si nous sommes au studio la nuit et au lit le matin.

En parlant de sphère privée, d’après vous est ce qu’on peut réussir sa carrière musicale et avoir une vie personnelle épanouie ?

On a l’habitude de dire que à l’impossible n’existe pas. C’est très difficile de concilier les deux en même temps. Mais voilà, il faut mettre de son côté tous les atouts pour une carrière musicale aboutie bien que cela s’avère difficile. Et pour moi, ma musique c’est ma vie.

Au-delà de la musique, en tant que citoyen sénégalais quelles sont les causes qui tiennent Ashs The Best à cœur ?

Toutes les causes qui feront du Sénégal un pays reluisant : la bonne gouvernance, la répartition équitable des ressources du pays, les questions de jeunesse, des femmes etc.

« C’est malheureux de constater que les jeunes ont repris la mer « Barca wala Bàrsaq ».

Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse sénégalaise ?

C’est malheureux de constater que les jeunes ont repris la mer “Barca wala Bàrsaq” et des fois se mettant dans le moule de ces jeunes qui n’ont plus espoir dans leur pays. Il est difficile de leur dire d’arrêter de faire face à ces énormes risques.

Nous exhortons les dirigeants à créer des opportunités pour ces jeunes, ne serait-ce qu’ils puissent retrouver le rêve de réussir au pays.

Je ne vais pas manquer d’ailleurs de réitérer mon soutien à ces jeunes et leur dire de persévérer, de croire en eux et en leur pays.

Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ?

Ce fut un plaisir de vous recevoir et de figurer dans vos colonnes.

Interview publiée pour la première fois le 30 Novembre 2020


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Sport

Assane Diatta est pensionnaire de Teungueth FC, un club leader du championnat national de football professionnel du sénégalais. Se dérivant comme « un attaquant moderne » pouvant évoluer sur les cotés et en pointe, Assane voue un culte au football depuis sa tendre enfance à Mboro, Ville côtière du nord-ouest du Sénégal. Dans cette interview accordée au magazine, il a bien voulu nous présenter son parcours de Mboro à Teungueth FC en passant par l’AS Pikine. Assane est également revenu sur son choix pour le football, ses objectifs et en a profité pour inciter ses cadets à allier Sport et Etudes.

Pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Assane Diatta, footballeur professionnel évoluant à Teungueth FC (Club actuellement leader du championnat national de football professionnel au Sénégal). Je suis né le 05/04/2000 à Thiaroye-sur-Mer. J’ai cependant grandi à Mboro, ville côtière du nord-ouest du Sénégal, située sur la section du littoral appelée la Grande-Côte.

« Je m’appelle Assane Diatta, footballeur professionnel évoluant à Teungueth FC (Club actuellement leader du championnat national de football professionnel au Sénégal). »

Vous jouez à quel poste sur un terrain de football ?

Je suis un Attaquant-excentré (gauche/droite). Je peux aussi évoluer en tant qu’attaquant de pointe comme c’est arrivé dans bien des cas lors de notre récente campagne africaine en CAF Ligue des Champions.

Quelles sont vos qualités sur un terrain de football ?

J’évolue dans un registre de l’attaquant moderne à la fois buteur, passeur et dribbleur. Rapide, explosif, et technique tels sont les qualificatifs qui me définissent le mieux. Sinon en dehors de ces aspects purement techniques, je suis un joueur qui donne tout sur un terrain de foot. Je ne lâche rien ! Je m’atèle aussi aux tâches défensives pour soulager mes coéquipiers.

« Comme tout bon jeune de la ville de Mboro, localité qui a vu naître beaucoup de talents … j’ai très tôt appris à taper dans le cuir à l’âge de quatre ans. »

Pouvez-vous revenir sur votre parcours, De Mboro à TEUNGUETH FC ?

Comme tout bon jeune de la ville de Mboro, localité qui a vu naître beaucoup de talents, je peux citer Abdou Khadre Ndiaye alias Kempes ; un « magicien » qui savait tout faire avec un ballon, j’ai très tôt appris à taper dans le cuir à l’âge de quatre ans. C’est ainsi que dans ma tendre adolescence j’ai intégré les écoles de foot de la localité.

Animé d’une ferme volonté de réussir dans le football, j’y ai consacré une grande partie de mon temps. Même si j’alliais sport et études. Chemin faisant, j’ai fait ma petite catégorie à Gounney Mboro (les enfants de Mboro) ensuite j’ai rejoint l’ETICS de Mboro club fanion de la ville, avant d’être transféré à l’As Pikine en ligue 1. Dans ce club qui m’a révélé au grand public en me permettant d’exprimer tout mon talent, j’ai marqué beaucoup de buts au cours des trois années que j’ai passées là-bas avant de rejoindre Teungueth FC en 2020.

« J’évolue dans un registre de l’attaquant moderne à la fois buteur, passeur et dribbleur. »

Pourquoi avoir porté votre choix sur le football ?

Le football, c’est ma vie ! C’est avant tout ma passion depuis l’enfance puis c’est devenu un moyen de réussir dans la vie. Depuis tout petit beaucoup de techniciens du foot me prédestinaient une belle carrière car ayant décelé un certain potentiel en moi. Je me donne les moyens d’exceller dans ce secteur très exigeant qu’est le football professionnel. J’essaie toujours de mettre toutes les chances de mon côté pour gravir les échelons. Depuis mes débuts, en dehors des séances d’entrainements collectives, je m’arrange à trouver un créneau pour m’entrainer seul, même en période de vacances.

Et si c’était à refaire?

Je le referai ! Je n’ai pas de regrets là-dessus.

« J’essaie toujours de mettre toutes les chances de mon côté pour gravir les échelons. »

Quels vos objectifs personnels dans le football ?

Mes objectifs sont de signer des contrats professionnels, m’épanouir dans ce que je fais, et aider mes parents et mes amis.

Aujourd’hui quel est votre message à l’endroit de vos cadets qui ont du talent et qui souhaitent être footballeur professionnel ?

Je leur dis tout simplement d’être patient, de continuer à travailler et d’être sérieux.

Conseilleriez-vous à ces derniers de concilier Etudes et sport ? Si oui pourquoi ?

Oui ! Je leur dirais d’allier études et sport parce qu’il n’y a pas que le foot dans la vie. Il faudra penser à l’après carrière parce que la carrière d’un footballeur est relativement courte.

« Mon intégration s’est bien passée à Teungueth. Les joueurs m’ont bien accueilli. »

AS Pikine, puis Teungueth FC, comment se passe votre intégration au sein de ce Grand Club Sénégalais ?

Mon intégration s’est bien passée à Teungueth. Les joueurs m’ont bien accueilli. J’ai des coéquipiers formidables donc je me sens à l’aise.

Quels sont vos objectifs au sein de Teungueth FC ?

Mes objectifs sont d’aider le club à remporter le championnat et à partir de là signer mon premier contrat professionnel.

Pour changer de registre, quel regard portez-vous sur le football professionnel sénégalais ?

Le football professionnel au Sénégal est en train de se bonifier année après année. Il est vrai qu’il reste encore des choses à améliorer mais on note la volonté de bien faire de la part des  autorités sportives et les dirigeants de clubs. Après 17 ans d’absence sur la scène continentale, deux clubs, en l’occurrence Teungueth et Jaraaf, ont participé respectivement à la Ligue des champions africaine et à la Coupe CAF. Cela prouve que nous évoluons bien. Il faut juste que nous poursuivons sur cette lancée pour jouer les premiers rôles au niveau continental.  

Concernant le championnat, cette année par exemple on a vu qu’il y a beaucoup de clubs prétendant au titre de champion. Cela montre que le championnat est très disputé avec un très bon niveau.

D’après vous qu’est-ce qu’il faudrait de plus pour une meilleure promotion des jeunes talents sénégalais ?

Pour moi il faudrait plus d’infrastructures déjà pour que les jeunes puissent exprimer leur talent et que les clubs sénégalais puissent trouver des partenariats.

« Pour moi il faudrait plus d’infrastructures déjà pour que les jeunes puissent exprimer leur talent. »

Au-delà du football, quels sont vos centres d’intérêt ?

J’aime bien regarder les matchs de foot. Aussi, comme tout jeune de mon âge j’aime bien regarder les films et être connecté sur les réseaux sociaux ; passer du temps avec mes amis.

Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ?

Je vous remercie de m’avoir accordé cette interview. Je remercie également ma famille et mes amis pour tout le soutien et les encouragements envers ma personne. Rendez-vous au sommet !


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Rupture du contrat de travail à durée déterminée

La rupture du contrat de travail à durée déterminée est à ne pas confondre avec la fin du contrat à durée déterminée. Etant un contrat assorti d’un terme, il prend naturellement fin à l’arrivée dudit terme. La rupture du CDD renvoie par contre à la situation dans laquelle les parties rompent ce dernier avant l’issue du terme dont il est assorti.

En principe cela n’est pas possible. Mais parce qu’il arrive des situations dans lesquelles la poursuite des liens contractuels devient impossible, la législation le permet, sans manquer de bien en délimiter les contours.

Ainsi, elle prévoit les situations dans lesquelles cela est possible.

En cas de faute lourde

La faute lourde est décidément pour le salarié, celle qui annule presque toutes les garanties, accordées par la législation en vue de sa protection, dont ici, l’assurance de poursuivre sans encombre son contrat de travail. En effet, elle renvoie à une faute dont la gravité est telle qu’elle s’analyse à une intention de nuire à son employeur, rendant ainsi impossible le maintien de son auteur au sein de l’entreprise. Dans ce cas, la loi permet à l’employeur de rompre le contrat à durée déterminée aux torts du travailleur qui ne bénéficiera donc pas de préavis, ni d’indemnités. Il conservera toutefois le bénéfice de son indemnité compensatrice de congés payés. Il est à rappeler que, même si l’employeur a la latitude de qualifier une faute de lourde, il peut se tromper ou s’appuyer sur des éléments subjectifs déliés des faits incriminés. Pour cette raison, en cas de contentieux sur l’interprétation d’une faute, le dernier mot revient au juge qui détient le pouvoir d’appréciation.

En cas d’accord amiable

Tout ce que le consentement fait, le consentement peut le défaire. La loi, dans ce cas intervient uniquement pour cadrer et vérifier les engagements afin qu’aucune des parties ne soit lésée. Ainsi, lorsque les parties au contrat de travail décident d’un commun accord de rompre ce dernier, elles le peuvent à condition de respecter les formalités qui s’imposent à elles. Ce procédé est appelé rupture à l’amiable, ou encore rupture conventionnelle. Peu importe l’appellation qu’on lui donne, cette rupture doit se faire par accord écrit. Elle est généralement matérialisée à travers un protocole d’accord. Ce dernier doit, après avoir précisé les noms des parties, exposer leur engagement et mentionner les montants alloués au travailleur en veillant à bien les ventiler à travers les rubriques objet du paiement ; bien entendu, il doit également préciser la date de prise d’effet de la rupture. Le consentement des parties à cet accord ne doit nullement être entaché de vices. Le risque est particulièrement présent pour l’employé qui le plus souvent n’et pas associé à l’établissement du protocole. C’est pourquoi il est plus recommandé de passer cette convention devant l’Inspection du Travail et de la Sécurité Sociale afin qu’ils puissent vérifier l’absence de vices et tout autre élément utile. Lorsqu’elle est passée en interne au sein de l’entreprise, il est préférable que ça le soit en présence du Délégué du Personnel et qu’à la suite copie du protocole soit transmise à l’Inspection du Travail.

Dans l’un comme l’autre des cas, il serait opportun à la suite d’une rupture à l’amiable d’adresser au greffe du Tribunal du Travail, une demande d’apposition de la formule exécutoire pour éviter tout problème ultérieur.   

En cas de force majeur

Comme le dit si bien le dicton, « à l’impossible nul n’est tenu » ! Même si le contrat de travail réside dans un cadre bien régi et strict, il tourne autour de deux protagonistes, d’un objet et de plusieurs autres éléments qui en somme en forment la substance. Lorsque l’un de ces éléments fait défaut, on ne peut plus parler de contrat de travail. C’est ce qui justifie l’admission du cas de force majeure comme motif de rupture du contrat de travail à durée déterminée. On entend ici par cette expression, toutes situations fortuites, inévitables, indépendantes de la volonté des parties et qui rend impossible l’exécution par l’une ou l’autre des parties ou par les deux des engagements pris à l’entame.  C’est le cas par exemple lorsque l’employé décède ou que la société fait face dans ses locaux à un sinistre sans possibilité de reprise de ses activités. Il en est de même en cas de catastrophe naturelle produisant les mêmes conséquences sur l’exécution du contrat, etc.

A noter qu’en cas de rupture pour force majeure, puisqu’elle n’est pas imputable au travailleur, ce dernier pourra, en sus de ses droits acquis, prétendre, selon les circonstances, à la même indemnisation dont il aurait droit en cas de licenciement.

Nafissatou NDAO – Responsable Ressources Humaines

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Des droits humains pour la dignité humaine

En tête de la Charte des droits fondamentaux, le mot nouveau de « dignité » apparaît. Ce droit à la dignité se décline ensuite en termes de droit à la vie, de bioéthique, d’interdiction de la torture et de lutte contre la traite d’êtres humains.

En droit international, la notion de dignité de la personne humaine a été introduite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 en son article 1er. Ce texte reconnait que tous les êtres humains possèdent une dignité inhérente et qu’ils naissent libres et égaux en droits et en dignité.

A ce titre, la dignité de la personne humaine est le principe selon lequel une personne ne doit jamais être traitée comme un objet ou comme un moyen, mais comme une entité intrinsèque. Elle mérite un respect inconditionnel, indépendamment de son âge, de son sexe, de son état de santé physique ou mentale, de sa condition sociale, de sa religion ou de son origine ethnique.

Il est ainsi relevé une suite de droits et d’interdictions qui amènent à considérer que la dignité désigne le fait que la personne humaine doit être respectée pour ce qu’elle est, indépendamment de sa position sociale, économique ou morale.

La dignité, un attribut inhérent à la personne humaine

Reconnaitre la dignité humaine, c’est reconnaitre à l’être humain douée de « raison et de conscience » une place à part. L’être humain n’est pas mû par des instincts ou pulsions qui détermineraient son action, mais qui peut user de sa raison pour penser, décider, choisir et agir. Il a conscience de ses actes par lesquels il engage sa liberté et sa responsabilité. Affirmer la dignité humaine confère à toute vie humaine une dimension morale. Tout projet d’éducation accorde nécessairement une attention prioritaire à ce qui aide à promouvoir la dignité et la croissance en humanité.

La dignité caractérise tout être humain et interdit par conséquent toute forme de discrimination. Elle perdure au-delà de situations où elle apparait dégradée, soit en raison de conditions extérieures mauvaises soit en raison de comportements indignes. La société est appelée à prendre soin de la dignité de chacun, égale au-delà de toutes les contingences.

Quelques droits attachés à la réalisation du droit à la dignité

Primo, la dignité appelle le droit à la vie proclamé par l’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui protège l’accès à la vie et interdit que quiconque en soit arbitrairement privé. A la suite de ce texte, l’article 6 du Pacte relatif aux Droits Civils et politiques dispose que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine » en ce qu’il se définit comme la prérogative de chaque homme d’exister comme tel une fois venue au monde. En cela, il concerne la première partie de la vie, soit le droit de naitre ou non, et la dernière extrémité de la vie, soit le droit de mourir ou non.

Secundo, le droit à un logement convenable vise celui de vivre en un lieu dans la sécurité, la paix et la dignité. En cela, il recouvre des libertés afférentes, entre autres, à la protection contre les expulsions forcées et la destruction ou la démolition arbitraire de son logement ; au droit de ne pas subir d’ingérences arbitraires dans son logement, sa vie privée ou sa famille ainsi qu’au droit de choisir sa résidence, de décider du lieu où l’on souhaite vivre et de circuler librement. De même, ce droit implique aussi bien la sécurité d’occupation que l’accès sans discrimination et dans des conditions d’égalité à un logement convenable.

Ce droit occupant une place centrale dans le système juridique international nécessite une des actions vis-à-vis des personnes qui ne sont pas convenablement logées. Cela vise l’ensemble des personnes connaissant des conditions qui mettent en péril leur vie ou leur santé, dans des bidonvilles ou dans d’autres conditions qui attentent à leurs droits fondamentaux et à leur dignité.

Tertio, pour les êtres humains, l’égalité est le principe qui fait que tous doivent être traités de la même manière, avec la même dignité, qu’ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs. En disposant que « la loi doit être la même pour tous », l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen reste favorable à l’idée selon laquelle les personnes dans la même situation doivent être traitées de manière identique.

Il importe pour tous les pays de promouvoir et d’atteindre l’égalité des sexes afin d’éliminer la discrimination sexiste envers les femmes et les filles, ainsi qu’envers les hommes et les garçons, dans les dimensions sociale, culturelle, politique et économique de la vie. L’égalité des sexes garantit que toute personne, homme ou femme, peut participer activement et fructueusement au développement de sa vie, de sa communauté et de la société, sans subir de discrimination au seul motif qu’elle est un homme ou une femme. C’est dans ce sillage que s’inscrit la loi sénégalaise n 2010-11 du 28 mai 2010 institue la parité absolue homme – femme. L’article 1er de cette loi indique que « la parité homme – femme est instituée au Sénégal dans toutes les institutions totalement ou partiellement effective.

Quarto, il convient de relever l’importance du respect des libertés individuelles telles que la liberté de religion, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de presse, le droit d’accès à la justice et le droit à un procès équitable.

Au Sénégal, l’article 7 de la Constitution dispose que « la personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. Il ajoute que « le peuple sénégalais reconnait l’existence des droits de l’homme inviolables et inaliénables comme base de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde.

En définitive, la réalisation de la dignité humaine implique la protection des libertés susvisées en plus de la reconnaissance effective, entre autres, des droits à la vie, à l’égalité et à un logement convenable.

Khadime SENE – Éducateur Spécialisé


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Sport et maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Elles sont l’une des principales causes de morbidité et de consommation de soins. Elles touchent autant les hommes que les femmes, les facteurs de risque sont multiples ainsi que les leviers de préventions.

Que sont les maladies cardiovasculaires ?

Les maladies cardiovasculaires sont un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins.

Elles comprennent :

  • Les cardiopathies coronariennes, touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le muscle cardiaque
  • les maladies cérébrovasculaires, touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le cerveau
  • les artériopathies périphériques, touchant principalement les vaisseaux sanguins qui alimentent les jambes 
  • Les cardiopathies rhumatismales, affectant le muscle et les valves cardiaques
  • Les cardiopathies congénitales, notamment malformations de la structure du cœur déjà présentes à la naissance 
  • Les thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires, obstruction des veines, notamment des jambes par un caillot sanguin susceptible de se libérer et migrer vers le cœur et les poumons.

Ces maladies exposent à de nombreuses complications aiguës ou chroniques : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, atteinte des extrémités des membres inférieurs, insuffisance rénale chronique.

Les déterminants du risque cardiovasculaire

Facteurs environnementaux : alimentation, tabagisme, faible activité physique, alcool, stress, sommeil

Facteurs métaboliques : hypertension, hyperglycémie/diabète T2, hyperlipidémie ; obésité, inflammation, hypercoagulation

Les conséquences de tous ces facteurs sont les infarctus du myocarde, les AVC, les morts subites, les insuffisances cardiaques

Préventions des maladies cardiovasculaires

Soutenir l’activité physique et sportive : Les personnes atteintes de certaines de ces maladies sont souvent fatiguées et essoufflées.

Le fait d’avoir une activité physique régulière permet d’augmenter les capacités cardio respiratoires. Le sport peut être présenté sous plusieurs formes, tout dépend du niveau de la personne qui la pratique. Une session peut être intensive ou modérée, de courte ou de longue durée. De la manière dont l’appétit vient en mangeant pour le sport on peut aussi dire que l’envie vient en pratiquant.

Aujourd’hui le sport est comme un médicament qui doit être prescrit de façon individualisé à toute personne souffrant de ces pathologies parce qu’il diminue sa progression.

Les effets positifs de l’activité physique sur le risque de survenue des maladies cardiovasculaires : Bouger 15 minutes tous les jours permet de prévenir 30 à 50% des maladies cardiovasculaires, plus on en fait plus c’est efficace. Le fait d’avoir une activité physique régulière permet d’éviter que la maladie ne s’aggrave et diminue le risque de récidive.

Une activité physique intense est associée à une baisse de 50% du risque d’accident cardiaque fatal.

Une activité physique modérée entraine une réduction de l’ordre de 25% de la mortalité par accident cardiovasculaire.

Une activité physique faite de longues marches entraine une baisse de 50% de la mortalité par maladie cardiovasculaire.

Des hommes sédentaires et en mauvaise condition physique ont deux fois plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire que ceux pratiquant une activité physique légère de plus de 4H par semaine.

L’activité peut être sous d’autres formes comme l’entrainement physique contre résistance efficace pour induire des améliorations des résultats de santé cardiométabolique chez les adultes en bonne santé et ceux présentant un profil cardiométabolique défavorable.

Il y a eu des améliorations cardiométaboliques et de la condition physique significative après la participation à des sports de groupe, principalement le football récréatif. Ces résultats suggèrent que les interventions sportives de groupe sont des stratégies prometteuses pour réduire le risque cardiométabolique chez les adultes.

L’activité physique permet de baisser la fréquence cardiaque de repos et une réduction de la pression artérielle, réduction du diabète, réduction de l’envie de fumer, d’être plus attentif à sa santé, à sa nutrition et donc du maintien de son poids.

Il est maintenant clairement établi que la pratique d’un exercice physique modéré ou intense est indiqué dans la prévention des maladies cardiovasculaires. La thérapie par l’exercice semble être sûre et avoir un effet bénéfique sur la santé physique et psychosociale des personnes atteintes de multimorbidité

Au vu des difficultés qui peuvent exister à suivre ou à mettre en place un programme de sport dans notre société, je suggère de la marche rapide 30 minutes à 1 heure tous les jours, du vélo ou de la course type jogging pour ceux qui en sont capable. Le tout combiné avec des exercices simples de renforcement musculaire.

Vincent Mansour SYLLA – Kinésithérapeute du SPORT

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Entretien portrait

Depuis 2018, Mr Mouhamadou NDIAYE SARR est Magistrat, Substitut du Procureur de la République d’abord à Tambacounda puis aujourd’hui près le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis.

Après avoir obtenu son baccalauréat au Nouveau Lycée de Louga en 2009, il a été orienté à l’Université Gaston Berger, à l’UFR des sciences juridiques et Politiques où il a obtenu sa Maîtrise en 2013, puis son Diplôme d’Etudes Approfondies. Il travaille actuellement sur une thèse sur l’intelligence artificielle au sein de la même Université.

Fait très marquant, Ce Natif du village Keur Momar Sarr est sorti Major du concours direct d’entrée à la magistrature de l’année 2015.

Dans cette interview accordée au magazine, Mr NDIAYE SARR est revenu notamment sur son village natal Keur Momar SARR créé par ses arrière-grands-parents et avec laquelle il entretien un lien indéfectible et sur son parcours du Nouveau Lycée de Louga au Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis en passant l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le Centre Judiciaire de Formation ;

Il nous présentera également sa fonction de Substitut au Procureur de la République en plus d’adresser des conseils avisés aux jeunes qui souhaitent exercer la même fonction que lui, aux jeunes en quête de vocation.

Qui est Mr Mouhamadou NDIAYE SARR ?

Je suis juriste de formation. Aujourd’hui je suis magistrat, Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis.

“L’évocation de Keur Momar SARR, du nom du village créé par mes arrière-grands-parents, est tout d’abord une source de fierté.

Keur Momar SARR, qu’est-ce que ce nom vous inspire ?

L’évocation de Keur Momar SARR, du nom du village créé par mes arrière-grands-parents, est tout d’abord une source de fierté. C’est une source d’inspiration et de sentiment glorieux d’appartenance à une communauté d’hommes et de femmes qui placent les vertus telles que l’intégrité, la dignité, l’honneur, le sens du sacrifice, le travail et les valeurs morales au-dessus de tout.

C’est le lieu où tout a commencé, où j’ai vécu l’essentiel de mes joies ainsi que celui de mes peines. C’est le lieu où j’ai été forgé et où j’ai acquis et développé ma plus grande capacité de résilience. C’est le lieu où j’ai flirté avec l’adversité de la nature, des champs, de la brousse et des eaux.

Il reste et demeure ma terre natale avec laquelle j’entretiens un lien indéfectible.

Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes de votre parcours ?

J’ai obtenu mon baccalauréat au Nouveau Lycée de Louga en 2009. J’ai par la suite été orienté à l’Université Gaston Berger, à l’UFR des sciences juridiques et Politiques où j’ai obtenu ma Maîtrise en 2013, Option Droit privé. J’ai par la suite été sélectionné en DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) l’année suivante. J’ai dû suspendre mon DEA pour subir la formation de la Magistrature, du reste extrêmement prenante, pour ne le terminer qu’ultérieurement. Depuis 2018 je suis Substitut du Procureur, d’abord à Tambacounda et aujourd’hui à Saint-Louis. Parallèlement je travaille sur une thèse sur l’intelligence artificielle à L’UGB.

“Le Procureur de la République est le Directeur de la Police Judiciaire.

Vous êtes actuellement Magistrat, Substitut du Procureur de la République à Saint-Louis. Est-ce un rêve d’enfance ?

La magistrature est un corps noble et prestigieux que j’ai rêvé d’intégrer. Je peux dire que c’est certes l’accomplissement d’un bout de mes rêves, avec la capacité, les compétences et les pouvoirs de participer à l’édification d’un Etat de Droit, au développement du Sénégal, de l’Afrique, à la protection des droits et libertés ainsi qu’au suprême respect de la personne humaine.

Néanmoins, pour moi, être magistrat n’est pas une fin en soi. Ce qui importe, c’est de servir et de représenter dignement son pays, son continent partout où besoin sera, quelle que soit par ailleurs la station à laquelle on se trouve.

Quelles sont vos missions ?

Le Procureur de la République est le Directeur de la Police Judiciaire. A ce titre, il coordonne et dirige l’activité de la police Judiciaire dans la constatation des infractions, la recherche et l’interpellation de leurs auteurs ainsi que leur traduction devant les juridictions repressives.

Il peut recevoir les plaintes et dénonciations, apprécie la suite à leur donner en jaugeant l’opportunité, les voies de poursuites et décide de la liberté et de la détention des personnes poursuivies ou le requiert.

Le Procureur représente également le Ministère Public aux audiences et requiert l’application de la loi.

A cela s’ajoutent énormément d’autres tâches administratives et sécuritaires. Aussi, il intervient dans les procédures civiles et commerciales par le biais des affaires communicables etc….

Toutes ces tâches peuvent être effectuées par le Procureur de la République, de concert avec ses Substituts qui l’assistent et le remplacent à chaque fois que de besoin.

“Il me tient à cœur de respecter et de faire respecter les règles de procédure, de sauvegarder les droits de chaque partie au procès pénal, ceux de la défense notamment.”

Comment décrivez-vous votre journée type ?

Ma journée type au Parquet est variable, suivant que le Procureur est en congé, empêché ou présent et en fonction de l’ampleur des tâches et des attributions qu’il me confie.

Globalement, Il s’agit de : échanger avec les collègues et autres acteurs de la justice, décider d’ordonner ou non des arrestations,  apprécier l’opportunité des poursuites, assister à une ou plusieurs réunions de Parquet, régler les procédures des personnes déférées, interroger les prévenus qui doivent comparaître en flagrant délit, prendre l’audience s’il y a lieu, recevoir des justiciables, gérer le courrier, régler des plaintes, régler des procès-verbaux de renseignements judiciaires, coordonner l’activité des officiers de Police Judiciaire,  rédiger des réquisitoires ou des rapports d’appel, signer les casiers judiciaires, viser les demandes de nationalité, traiter les dossiers d’état civil, gérer éventuellement les certificats aux fins d’inhumation, rendre compte au Procureur s’il n’est pas en congé ou au Procureur Général si nécessaire.

A préciser qu’en règle générale c’est le Procureur qui gère directement la Police Judicaire, sauf en cas d’empêchement ou de congé. Aussi, la décision finale pour les aspects sus évoqués lui revient.

Quels sont les meilleurs aspects de votre fonction de Substitut du Procureur ?

Il me tient à cœur de respecter et de faire respecter les règles de procédure, de sauvegarder les droits de chaque partie au procès pénal, ceux de la défense notamment. Il est également important d’offrir aux justiciables non seulement la perception mais aussi la réalité d’une justice neutre, crédible et équidistante, peu important l’origine, le rang et la fortune des parties.

En outre, est fort estimée cette capacité à régler de façon immédiate et ponctuelle les problèmes des justiciables, à mettre hors d’état de nuire les délinquants, à protéger la société, les victimes, à délivrer la personne faible de sa souffrance, à rééquilibrer les rapports de force entre le fort et le faible.

Aussi, la position de magistrat du Parquet nous amène à une collaboration accrue avec tous les services de l’Etat et toutes les composantes de la société avec lesquels nous sommes en contact permanent. Cela renforce l’esprit d’ouverture et de collaboration, accentue le leadership, et donne au magistrat du Parquet une vision et une appréciation globales des enjeux et de la politique pénale.

Par ailleurs, mon parcours au sein de l’équipe des débatteurs de l’Université Gaston Berger et ma participation au concours africain de procès simulé des droits de l’homme ont davantage stimulé mon goût pour les joutes oratoires et les débats d’idées. C’est donc avec beaucoup de plaisir que je représente le Ministère Public aux audiences, surtout lorsque des avocats sont constitués et que des points techniques doivent être discutés. J’adore quand le niveau du débat est élevé, j’aime discuter et échanger, j’aime l’art oratoire et le débat contradictoire. Les salles d’audience, nonobstant la solennité et le sérieux qui caractérisent les débats et la recherche de la vérité, deviennent ainsi en définitive un lieu de pur épanouissement intellectuel.

“Il y a lieu de préciser que le concours de la magistrature est très sélectif, ce sont les meilleurs qui sont pris à l’issue des épreuves.

Une anecdote qui vous a marqué

C’était en 2012, année de ma licence. Je devais représenter le Sénégal au Mozambique pour le  concours africain de procès des droits de l’Homme. Ma partenaire était Ndèye Diodio CALLOGA.

 La nuit où je devais rejoindre l’aéroport, je me suis levé vers 3 heures du matin et après m’être apprêté, il a commencé à pleuvoir, avec un vent plus ou moins important.  Pour ne pas rater l’avion, je suis quand même sorti avec ma valise. J’habitais à fenêtre-Mermoz. Je n’avais pas de parapluie. Dehors, les routes de Dakar étaient tellement désertes, aucun taxi en vue. J’ai alors marché avec ma valise, sous la pluie, pataugeant  dans les eaux de pluie mélangées aux eaux usées, en direction de l’aéroport. C’est après une trentaine de minutes  que je fus tiré d’affaire par un chauffeur qui m’avait pourtant dépassé de loin. J’ai eu la chance d’arriver à l’aéroport de justesse, le temps d’aller me changer dans les toilettes pour accomplir les formalités. J’ai tellement greloté de froid dans l’avion… Arrivés à l’hôtel de Maputo, nous avons constaté que presque tous nos mémoires de plaidoirie étaient mouillés, il fallait les déposer sous peine de disqualification, nous n’avions plus d’argent, et notre accompagnateur n’avait pas pu avoir son visa. Finalement c’est le staff de l’équipe de l’Angola qui nous avait prêté de l’argent pour imprimer nos mémos dans les délais et nous restaurer le temps que démarre la prise en charge de l’hôtel. C’est avec un pincement au cœur que nous avons battu l’équipe angolaise en Finale.

Il faut reconnaître que les difficultés rencontrées, loin de me démoraliser, n’ont fait que renforcer ma détermination et ma rage de vaincre.

D’après vous quels sont les prérequis et les qualités intrinsèques à votre fonction ?

Il y a lieu de préciser que le concours de la magistrature est très sélectif, ce sont les meilleurs qui sont pris à l’issue des épreuves.

S’agissant de la fonction de Procureur intrinsèquement, il est utile d’être un excellent juriste. Les talents oratoires sont également un supplément, pour ne pas dire une exigence pour le magistrat du Parquet qui est la vitrine de la justice. Parce qu’il faut convaincre les juges de la culpabilité ou de l’innocence d’un prévenu ou accusé, avec de lourdes conséquences, l’art de la persuasion est un allié sûr.

Il faut également faire preuve d’une grande capacité de concentration,  de réactivité,  d’adaptation et de diligence dans le traitement de certaines affaires qui requièrent célérité eu égard aux délais raccourcis. Le sens du sacrifice doit également très prononcé. Le Parquet fonctionne en permanence.

Plus que tout, il faut être taillé pour gérer la pression et le stress qui accompagnent le traitement de certains dossiers. Ni les circonstances, ni les conséquences justes de nos décisions ne doivent nous ébranler.

En outre, la fonction, d’ailleurs n’importe quelle fonction, exige l’humilité, l’ouverture d’esprit, la recherche perpétuelle de la connaissance et du juste, l’esprit de sacrifice, au service de son peuple.

Enfin, l’honneur, la délicatesse, la courtoisie, le respect, la réserve, l’intégrité, la dignité sont autant de vertus qui doivent servir d’aiguillon dans le quotidien de notre fonction.

Pour les élèves et étudiants qui nous suivent, comment devient-on magistrat, Substitut du Procureur de la République ?

Je pense qu’il est  bon de très tôt  se dire qu’il faut faire partie des meilleurs dans son domaine et dans tout ce qu’on fait et cette pensée doit guider l’élève dès le plus jeune âge. Devenu étudiant en Droit, il faut se donner les moyens d’être parmi les meilleurs juristes de son temps. La vie d’un étudiant en Droit est parsemée de privations,  de sacrifices et d’efforts constants. Que les conditions difficiles d’études ou les quelques échecs  ne prennent pas le pas sur la détermination et la persévérance.

L’idée, en fait, est de se donner les moyens et les prédispositions nécessaires pour exercer toutes les importantes fonctions aussi bien dans l’administration publique, dans le privé ou partout ailleurs.

J’exhorte, plus spécifiquement, ceux qui veulent devenir des magistrats du Parquet, à s’investir dans les compétitions de plaidoiries et autres joutes oratoires qui sont un terreau fertile pour acquérir les qualités d’un bon orateur.

Le reste est une question de destin et, après avoir mis toutes les chances de son côté, il faut le laisser entre les mains de Dieu, Maître de tous et de tout.

“Je dois vous avouer que je suis profondément attaché à l’UGB et tout ce qu’elle représente.

En 2015, vous êtes sorti major du concours direct d’entrée à la magistrature. Comment avez-vous accueilli cette belle réussite ? Vos proches devaient être très fiers de vous ?

Je ne sais pas si on peut appeler cela  un exploit… Vous savez, être mieux ou moins classé peut se jouer sur des détails et en fonction des circonstances. C’est un concours qui réunit énormément de brillants candidats et, à mon avis, n’importe qui peut devenir major.

Je dois vous confesser que j’ai été extrêmement surpris par l’engouement et la publicité que cela avait suscités à l’époque. J’ai senti beaucoup de fierté de mes proches et de toute la communauté sanaroise.

Je l’ai néanmoins accueilli avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance à l’égard des parents, amis et de tous ceux qui avaient contribué à ma formation.

Pouvez-vous partager avec nous le secret de cet exploit ?

En regardant tous les étudiants de l’UGB ou d’ailleurs qui ont réussi à ce genre de concours ou qui ont été sélectionnés à l’Université pour enseigner ou qui ont intégré de brillants cabinets juridiques ou autres structures, le secret se résume en trois mots : humilité, discipline, travail.

Il y a peut-être aussi une petite part de déterministe et de chance. En ce qui me concerne, je me disais que si j’étais admissible après les épreuves écrites, je réussirais l’entretien oral par la grâce de Dieu. Il faut dire qu’à cette époque on était à fond dans les joutes oratoires et les épreuves de plaidoiries que j’ai eu le privilège d’évaluer avec d’autres membres du Jury. Cela a pu stimuler ma confiance. C’est utile de préciser que quelles que soient ses capacités, l’individu est désavantagé s’il n’a pas suffisamment confiance en lui.

Vous êtes un alumni de l’Université Gaston Berger qui a fêté ses trente ans récemment. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Quel souvenir gardez-vous de ce temple du savoir ?

Je dois vous avouer que je suis profondément attaché à  l’UGB et tout ce qu’elle représente. C’est là que j’ai passé certaines des plus belles années de ma vie. C’est le temple auquel je dois toute ma formation de juriste, décomplexé et très à l’aise même devant ceux formés à l’étranger.

Je garde le souvenir des échanges fructueux avec les camarades étudiants dans les salles de TD, la pertinence des brillants enseignants, les joutes oratoires intenses entre UFR sous l’égide du club Ohada et surtout la saine émulation entre apprenants. Avoir partagé l’équipe des débatteurs avec des étudiants d’autres UFR m’a permis d’avoir une approche plus globale des problèmes et situations que le Droit doit régenter.

Cela a été un grand honneur de représenter l’Université tant au niveau national que continental à différentes occasions.

Je pense que l’excellence qui est le crédo de l’Université Gaston Berger doit être perpétuée.

Par ailleurs j’ai été particulièrement marqué par mon passage au GASS (g5 E). J’ai rarement rencontré des étudiants aussi généreux, intègres, ouverts d’esprit, brillants, et pourtant parfois mal jugés. Leur joie de vivre contagieuse a été déterminante pour gérer le stress engendré par les études.

“Je suis profondément attaché aux questions de développement de notre pays et de notre continent, à l’Unité de l’Afrique et à sa souveraineté économique et monétaire.

Quelles sont les causes qui vous tiennent à cœur ?

Je suis profondément attaché aux questions de développement de notre pays et de notre continent, à l’Unité de l’Afrique et à sa souveraineté économique et monétaire. La question des Droits de l’Homme, la protection des femmes et des enfants,  la réduction de la pauvreté, le renforcement de l’Etat de Droit et de la démocratie, le Droit des générations futures, le respect des droits et libertés individuelles m’intéressent aussi au plus haut point.

Quels sont les hobbies de Monsieur NDIAYE SARR ?

J’adore la lecture,  j’aime également jouer au football principalement. Il m’arrive aussi de céder aux tentations de la PlayStation ou de regarder des films, de jouer au scrabble etc…

Votre message à l’endroit des jeunes en quête de vocation

Un auteur a écrit que « toute vocation commence par l’admiration ». Je pense qu’il est bon d’avoir des références et des exemples. C’est un bon début. En ce qui me concerne j’ai pour référence le Doyen Kéba MBAYE. J’ai toujours eu aussi une très grande admiration pour mes enseignants. Les Professeurs Mamoudou NIANE, Amadou Tidiane NDIAYE, Babacar KANTE, Mbissane NGOM, Ndiaw DIOUF, Isaac Yankhoba NDIAYE, la liste n’est pas exhaustive, m’ont fortement inspiré.

Mais l’admiration ne suffit pas. Il faut se donner les moyens et consentir aux mêmes sacrifices, sinon à plus, pour espérer arriver à leur niveau ou, au pire des cas, ne pas s’en éloigner.

Je pense qu’il faut éviter de se fixer des limites et des obstacles. L’avenir appartient également aux courageux et aux audacieux.

Toutefois, le chemin est loin d’être aisé, il faut s’y préparer en conséquence, développer un mental de fer pour ne jamais baisser les bras.

“Un auteur a écrit que « toute vocation commence par l’admiration ». Je pense qu’il est bon d’avoir des références et des exemples.

Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ?

Je vous remercie, vous félicite pour la qualité de votre travail. Par la diversité de profils des intervenants et la richesse de son contenu, votre magazine est une référence et une source d’inspiration pour les jeunes en quête de vocation et de références.

Je vous souhaite bonne continuation


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Découverte

Pour ce numéro 28 de votre magazine, nous sommes allés à la Découverte de Nasfalux Consulting. Cabinet de conseil juridique et fiscal, Nasfalux Consulting s’adresse à toute personne, aux entreprises ayant besoin de connaitre, de comprendre ou de se conformer aux exigences légales et règlementaires. Juriste de formation et spécialisée en droit des affaires, Mariama Thior Gakou, en sa qualité de Fondatrice et Présidente, a bien voulu nous présenter la structure, ses domaines d’intervention ainsi que ses perspectives d’avenir. Très impliquée dans les mouvements citoyens, Mariama en a profité pour adresser des messages à la jeunesse.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Mariama Thior Gakou. Je suis née et j’ai grandi à Dakar.

Je suis juriste de formation spécialisée en droit des affaires.

Je suis une passionnée du droit. Au-delà de cela, je suis très impliquée dans les mouvements citoyens et j’y occupe quelques postes de responsabilité car mon crédo c’est vivre pour servir mon pays.

J’aime particulièrement contribuer à l’éveil de la jeunesse, à l’implication de celle-ci dans les questions politiques, sociales et de développement d’où le slogan utilisé dans mes publications et contributions « Et Comment voulez-vous que je me taise ? ».

« Tout est parti de notre volonté de rendre le droit accessible à tous. »

Quelles sont les grandes lignes de votre parcours ?

J’ai fait mes études au lycée Lamine Gueye de Dakar. Après avoir obtenu mon baccalauréat, j’ai été orientée en Casamance, plus particulièrement à l’université Assane Seck de Ziguinchor. C’était au début du système CAMPUSEN où les orientations se faisaient de façon automatique. J’étais donc obligée d’y aller si je voulais continuer mes études et faire du Droit comme je l’ai toujours voulu. C’est un parcours que j’ai particulièrement aimé puisque Ziguinchor m’a permis de sortir du confort familial pour affronter les réalités estudiantines de la plus belle des manières et me concentrer spécialement sur mes études. C’est ce qui m’a certainement valu mon parcours universitaire si enrichissant.

J’ai donc pu représenter mon université au concours national de l’élite en droit OHADA où je suis sortie meilleure plaideur. Après ce sacre, j’ai été choisie pour représenter le Sénégal au Concours International de Génie en Herbe OHADA où j’ai également eu une double distinction : Meilleure plaideur de la finale et meilleure plaideur de la compétition.

Après l’obtention de mon diplôme de Master, j’ai continué mon stage dans un cabinet d’avocat.

J’ai aussi travaillé pour quelques sociétés avant de mettre en place mon cabinet NASFALUX CONSULTING.

Vous êtes Présidente de NASFALUX Consulting. De quoi s’agit-il ?

Nasfalux Consulting est un cabinet de conseil juridique et fiscal qui accompagne les personnes physiques comme morales en termes de conseils juridiques, d’accompagnement dans les procédures administratives et judiciaires, dans le recouvrement de créance et dans la gestion et la prévention de risques contractuels, de création de société ou d’entreprise entre autres activités.

Il s’agit d’un service capable de donner des réponses pragmatiques et efficaces à des questions d’ordre juridique ou des difficultés rencontrées par les justiciables.

De façon générale, nous sommes des conseillers juridiques et fiscaux.

« Nasfalux Consulting s’adresse à toute personne, aux entreprises ayant besoin de connaitre et comprendre la réglementation sénégalaise des affaires. »

A qui s’adresse NASFALUX Consulting ?

Nasfalux Consulting s’adresse à toute personne, aux entreprises ayant besoin de connaitre et comprendre la réglementation sénégalaise des affaires.

Aux personnes de la Diaspora voulant investir au Sénégal en créant leur société.

Aux personnes qui rencontrent des difficultés liées à leurs actes d’état-civil sénégalais.

Nous avons particulièrement pour ambition d’être le premier cabinet spécialisé en droit de la famille. A ce titre, nous accompagnons dans les procédures de mariage, de divorce et en matière de succession.

Pourquoi ces derniers devraient porter leur choix sur Vous ?

Nous offrons un service efficace et de qualité assis sur l’éthique de responsabilité, la conscience professionnelle et la déontologie, en sus de notre connaissance aboutie de la réglementation en vigueur et des procédures requises, qui plus est notre réseau relationnel.

Nous sommes de jeunes sénégalais ayant pour unique ambition d’offrir un service juridique où la diligence est assurée dans le traitement des dossiers.

Nos conseils avisés permettent de contourner les difficultés du monde des affaires par la prise en compte des exigences légales avant toute décision des entreprises dont nous assurons le service juridique.

Nous travaillons avec des collaborateurs composés d’avocats, d’huissiers de justice, de notaires. Cela nous permet d’assurer la mise en relation et le suivi pour tout dossier que nous gérons et qui, conjointement nécessite l’intervention de ces derniers.

Chez Nasfalux, nous faisons de la diligence, de la confidentialité et l’intégrité nos valeurs cardinales.

« Nous travaillons avec des collaborateurs composés d’avocats, d’huissiers de justice, de notaires. »

Quel bilan tirez-vous de vos activités ?

A ce stade, il serait prématuré de faire un bilan puisque le cabinet est assez récent.

Cependant, le travail abattu nous a permis d’avoir une clientèle très fidèle au Sénégal et à l’étranger. Des clients contents de notre travail et de l’assistance que nous leur avons porté nous mettent en relation avec d’autres personnes en recherche de conseillers juridiques efficaces.

Nous sommes aussi très sollicités à travers les réseaux sociaux par des femmes via les plateformes lorsqu’elles rencontrent des difficultés dans leur mariage.

Ceci démontre juste que le travail bien fait est la meilleure publicité.

Nous continuons à prendre nos marques et à proposer aux sénégalais des services de qualités.

Etant donné que le métier de consultant juridique n’est pas très connu des Sénégalais, c’est à travers des actes concrets que son utilité pourra être comprise et reconnue par tous.

« Chez Nasfalux, nous faisons de la diligence, de la confidentialité et l’intégrité nos valeurs cardinales. »

Quelles sont les perspectives d’avenir de NASFALUX Consulting ?

Nous souhaitons devenir N°1 des cabinets de consultance juridique aux Sénégal et Afrique. Nous allons implanter Nasfalux Consulting dans la sous-région et renforcez nos actions à l’international. Nous sommes convaincus que nos services peuvent aider nos compatriotes non présents au pays à obtenir tous leurs papiers administratifs, gérer toutes leurs procédures à distance et en toute sérénité. Il s’agira de leur permettre aussi d’avoir un interlocuteur direct pour les besoins de leurs affaires. Car, en plus d’avoir des avocats pour leur contentieux, les hommes d’affaires ont besoin d’assistance continue pour tout acte entrant dans le cadre de leur business. Cela aura l’avantage de leur éviter de faire de mauvais choix ou des transactions non favorables.

Nous accompagnerons aussi les organismes de l’Etat à travers notre implication dans les marchés publics afin de mettre nos connaissances au service de la communauté.

Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre en place une telle initiative ?

Tout est parti de notre volonté de rendre le droit accessible à tous. Les règles doivent être comprises par ceux sur qui elles doivent s’appliquer.

Les justiciables ont énormément de difficulté pour savoir quelle voie prendre en cas de contentieux, quelle différence entre le civil et le pénal, ou tout simplement quel régime souscrire au moment du mariage et les implications. La liste n’étant pas limitative.

Car il faut le constater, même si le droit est présent dans toute activité de l’homme, dans sa vie en général, force est de reconnaitre que la majeure partie de la population méconnaissent leurs droits subjectifs.

Comment vous contacter ?

Nous sommes joignables au 77.966 35 75.

Notre adresse électronique : presidente.nasfalux@gmail.com

Notre siège social : Médina Rue 11×12 Immeuble BA KEBE, 1er Etage.

« Notre message à l’endroit de cette jeunesse est de toujours aller au bout de ses ambitions. »

Pour changer de registre, quel est votre message à l’endroit de vos cadets en quête de vocation ?

Un métier c’est d’abord un rêve rendu possible par la force de la conviction que l’on nourrit à sa réalisation.

Je leur conseillerai de suivre leur passion en faisant preuve d’abnégation et de détermination. Le travail ne doit pas être une contrainte mais un plaisir. Lorsque nous faisons une activité que nous aimons, nous y mettons le cœur et cela transparait dans notre savoir-faire et notre savoir-être.

Il faut donc avoir confiance en soi, travailler constamment ses aptitudes et porter une attention particulière à ses attitudes.

La combinaison de la volonté et de la compétence donne toujours de bons résultats, c’est indéniable.

Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ?

Nous vous remercions de vous être intéressés à un cabinet aussi jeune. Ceci nous démontre à juste raison que vous contribuez à la promotion de jeunes entrepreneurs sénégalais et à l’essor du génie sénégalais dans tous les secteurs d’activité.

Notre message à l’endroit de cette jeunesse est de toujours aller au bout de ses ambitions. Ne jamais se limiter à rêver et attendre que la réalisation se fasse d’elle-même. Les choses ne se donnent pas, elles s’arrachent.


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Le Règlement intérieur : document matérialisant le pouvoir de l’employeur

Comme une petite nation, l’entreprise est un lieu d’interaction dans lequel les situations peuvent, sans un repère formel et contraignant, vite dégénérer et où donc, les différents rapports doivent être réglementés. Pour cette raison, le législateur du code du travail prévoit la mise en place au sein des entreprises d’un règlement intérieur, qu’il rend obligatoire pour tout établissement employant habituellement plus de dix (10) travailleurs. En dessous de cet effectif, il n’est pas interdit d’en établir mais il reste tout de même facultatif.

Qu’est-ce que le règlement intérieur d’une entreprise ?

Le règlement intérieur est un document écrit, prescrit par le code du travail dans le but de réglementer les relations au sein de l’établissement. En plus clair, il a pour objet de définir et/ou rappeler les droits et obligations généraux communs à l’ensemble du personnel de l’établissement concerné, sans distinction de statut. Il ne doit de ce fait, contenir ni de dispositions subjectives, ni discriminatoires encore moins limitatives des droits des uns ou des autres.

Contrairement aux accords d’entreprise, il s’agit d’un acte unilatéral qui émane de l’employeur. Ce privilège que lui accorde la loi se justifie par deux éléments essentiels.

Le premier est l’autorité dont il bénéficie dans la relation de travail ; nous savons tous que du contrat de travail naît un lien de subordination conférant à l’employeur une certaine autorité sur le travailleur.

Le second a trait aux responsabilités que la loi fait peser sur lui, parmi lesquelles on peut citer, son obligation de veiller à l’hygiène et à la sécurité des employés.

Ces deux éléments et les moyens qui leur sont associés confèrent à l’employeur un pouvoir au sein de l’entreprise. Mais puisqu’il ne suffit pas de l’affirmer, il faut le matérialiser à travers des dispositions claires et de façon formelle afin que cela serve de rappel à l’employé et l’incite à adapter sa conduite à son engagement contractuel.

C’est le rôle qu’est donc venu confier le législateur au règlement intérieur. Cependant, même si le privilège lui est accordé, l’employeur ne bénéficie pas d’une carte blanche dans la rédaction du règlement intérieur. La loi encadre cette question aussi bien dans le fond que sur la forme.

En effet, pour ce qui s’agit du fond, il limite le contenu du règlement intérieur. Il ne peut porter que sur les règles relatives à l’organisation technique du travail, celles liée à la discipline et celles ayant trait à l’hygiène et à la sécurité au sein de l’établissement. En sus, dans son élaboration, l’employeur est dans l’obligation de se conformer entièrement aux dispositions légales et réglementaires en matière de travail.

Du point de vue de la forme, le code du travail soumet la validité du règlement intérieur à un certain formalisme qu’on va décrire dans notre prochaine interrogation.

Par quel procédé le règlement intérieur est-il mis en place ?

Plusieurs acteurs rentrent en jeu pour sa mise en place. Mais comme nous l’avons souligné précédemment, le soin de sa rédaction est laissé à l’employeur qui est tenu de se limiter au contenu fixé par le code du travail.

Après rédaction, il est communiqué aux délégués du personnel. Cette communication a pour but de permettre à ces derniers de s’assurer qu’il ne renferme pas de règles discriminatoires à l’égard de certains ou portant atteintes aux libertés des uns ou des autres, sans que cela ne soit justifié par la nature des tâches réelles à accomplir au sein de l’établissement concerné. Lorsqu’ils ont des doutes ou des interrogations sur une ou plusieurs règles, des discussions peuvent alors s’entamer avec l’employeur pour plus d’explications sur les incompris ou une reformulation si nécessaire et justifiée.

A la suite de cela, l’employeur le transmet à l’inspection du travail et de la sécurité sociale, qui va procéder au contrôle du document afin de s’assurer qu’ils n’y figurent pas de dispositions contraires aux lois et règlements en vigueur. En cas de mentions non conformes à ces derniers, elle exige leur retrait avant de donner son approbation.

Une fois le visa de l’inspection obtenu, l’employeur est tenu de le déposer en double exemplaires au secrétariat du tribunal du travail ou au greffe du tribunal départemental du lieu du siège de l’entreprise pour communication.

La procédure prend fin avec la publication par l’employeur du règlement intérieur aux concernés, une publication qui se fait par voie d’affichage dans un endroit accessible à tous aussi bien au lieu d’embauche qu’à celui d’exercice.  

Le règlement intérieur a-t-elle une valeur juridique ?

Lorsqu’il est établi selon la procédure prévue par la loi et approuvé par l’inspection du travail, il obtient valeur juridique. De ce fait, il s’impose à tous dans l’établissement car, valide, il a force obligatoire. Même l’employeur en demeure soumis, lorsque dans une situation ou une autre, une disposition mentionnée dessus serait à sa défaveur.

Au même titre que le principe de droit selon lequel « nul n’est censé ignorer la loi », au sein de l’établissement, nul n’est non plus censé ignorer le règlement intérieur ; Tout manquement aux obligations qui y sont mentionnées pourrait donner lieu à une sanction.  

Il est cependant noté une grosse erreur de la part des salariés, c’est que plusieurs d’entre eux ne se donnent pas la peine de lire attentivement le règlement intérieur de leur entreprise, soit par paresse, car oui, on peut en voir souvent de très longs, soit parce qu’ils minimisent tout juste son importance.

On tient donc à rappeler que le règlement intérieur n’est pas un document futile, établi juste pour la forme. Voyez-le plutôt comme un recueil d’une partie de vos droits et de leurs limites ainsi que des devoirs qui vous incombent.

Il vous est applicable même lors que votre contrat de travail est antérieur à sa mise en place.

Nafissatou NDAO – Responsable Ressources Humaines